Diniz, l'Europe est à ses pieds

Yohann Diniz conserve son titre de champion d'Europe du 50 km marche - -
Ivre de joie, Yohann Diniz s’agenouille quelques mètres après avoir franchi la ligne d’arrivée. Son bonheur est immense, indescriptible. Les bras levés, il relâche la pression et savoure. Comme en 2006 à Göteborg, Diniz est sacré champion d’Europe du 50 km marche. En 3 heures 40min 37, il devance le Polonais Grzegorz Sudol et le Russe Sergey Bakulin.
A 32 ans, le Champenois conserve donc son titre continental à Barcelone et apporte une troisième médaille d’or au camp tricolore : « Je suis double champion d’Europe, jubile le héros de la matinée barcelonaise. Gagner en Catalogne, c’est super ! C’est mon deuxième chez moi. Je me suis entraîné six semaines à Font-Romeu, chez les Catalans. Je me plais beaucoup ici. »
Parti seul dès le début de la course, Diniz n’a jamais tremblé. Dès le 5e km, il compte déjà 53 secondes d’avance sur ses principaux concurrents, notamment le champion olympique italien Alex Schwazer et le champion du monde russe Sergey Kirdyapkin. Un écart qui grimpe à 1’44 à mi-parcours. « Il a porté toute la course sur ses épaules, souligne son entraîneur Pascal Chirat. A aucun moment il n’a douté. »
« Je me suis focalisé sur Yohann Diniz »
Seule frayeur dans une course maîtrisée comme un chef, une chute après avoir percuté une table en voulant prendre une bouteille : « Un moment d’inattention, regrette Diniz. Je me suis fait bien mal, mais je ne me suis pas affolé. »
Pour l’athlète tricolore, ce deuxième sacre européen met un terme à deux années particulièrement difficiles. Contraint à l’abandon aux Jeux Olympique de Pékin en 2008, 12e des Mondiaux de Berlin l’an passé, Diniz n’avait plus la cote : « Les échecs, ça marque toujours, remarque Pascal Richat. On a dit que la structure autour du lui était trop compliquée, qu’il y avait trop de monde. Yohann a besoin de beaucoup de sécurité. Pour Barcelone, il s’est bien préparé mentalement. On a vu qu’il avait des ressources mentales extraordinaires. » Et l’intéressé, comment analyse-t-il ce retour en haut de l’affiche ? « Je me suis recentré sur moi-même, explique Diniz. Ça fait deux ans que je n’avais aucune stratégie. Mais je savais ce dont j’étais capable. Je me suis focalisé sur Yohann Diniz. Ma douzième place aux Mondiaux était un accident, mais il faut rester simple. »