Double Tamgho à Paris ?

Pour un petit centimètre, Teddy Tamgho a battu dimanche son propre record du monde de triple saut en salle. A dix jours des championnats d’Europe de Bercy, le Parisien hésite à doubler avec le saut en longueur. Mais est-ce bien raisonnable ?

Au pied du Puy-de-Dôme ce week-end, Teddy Tamgho a idéalement préparé la grande échéance de l’hiver. A Bercy, il veut mettre l’Europe à ses pieds, comme il avait dominé le monde en mars dernier sous le toit de Doha. En triple saut, il ne visera que l’or avec une confiance encore aiguisée par son nouveau record du monde en salle à Aubière (17,91m). Il serait sans doute inspiré de ne se concentrer que sur son épreuve de prédilection. Mais le sens du challenge le pousse à envisager une participation au concours de la longueur, malgré une prestation samedi dernier en Auvergne qui l’a agacé (7,79m).

« C'est du 50-50 »

Son dilemme s’est ainsi épaissi. Un seul homme semble capable de le résoudre, Ivan Pedroso. Son coach cubain, quadruple champion du monde de la longueur, aura le dernier mot : « Je fais confiance à mon entraîneur, à la préparation physique qu’on a faite. Je sais que je s’en suis capable. Mais s’il me dit non, je suivrai », dit l’intéressé. « Ivan a l’expérience. Ils feront pour le mieux. Je peux m’opposer à tout mais ce n’est pas ma politique. Moi, je fais confiance aux gens », glisse Ghani Yalouz, DTN à la fédération.

Les efforts abandonnés à la longueur – dont la finale se dispute le samedi – pourraient le priver d’énergie le lendemain pour le triple saut. Mais avec le troisième bond de l’année au bilan européen (8,01 le 13 février à Eaubonne), Teddy peut aussi viser deux podiums à Bercy. « On va dire que c’est du 50-50 », estimait Tamgho dimanche. L’idée est évidemment séduisante, le défi intéressant. Risqué aussi. C’est peut-être ça qui le motive.

Silvère Beau