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Göteborg : Lavillenie, le ciel et les larmes

Renaud Lavillenie

Renaud Lavillenie - -

Le champion olympique a été sacré pour la troisième fois consécutive champion d’Europe en salle à Göteborg. Avec la manière mais également dans un sentiment d’immense frustration après l’annulation de son saut à 6,07 mètres.

La joie. Presque rageuse, à l’image de ses poings tendus vers le ciel et de son sourire éclatant. L’incompréhension, la tristesse et la colère, résumées en quelques secondes par un Renaud Lavillenie allongé sur le dos, main écartées derrière la tête, les joues rouges et humides, car inconsolable. Le Français s’était déjà assuré le titre européen, son troisième consécutif en salle après Turin (2009) et Paris (2011) en écœurant l’Allemand Bjorn Otto d’un bond à 6,01 mètres. Son record de France de 6,03 m ? Le Clermontois comptait bien s’y attaquer au moment de tenter 6,07 mètres. Une hauteur qui lui aurait aussi permis de devenir le 2e plus grand sauteur de l’histoire derrière le Tsar Sergueï Bubka.

Mais la fête a été gâchée. Alors qu’il venait, après son dernier essai, d’effacer 6,07 m, Lavillenie a eu la mauvaise surprise d’apprendre que son saut ne serait pas validé. La raison ? La barre, touchée par le Français, avait quitté son encoche pour prendre place sur un soutien métallique, situation formellement interdite par le règlement. Les pleurs de Lavillenie n’y changeront rien.

Lavillenie : « Officieusement, j’ai franchi 6,07 m »

Tour de stade amer pour Renaud. Lui qui avait rapidement tué le concours, franchissant toutes les barres d’un coup jusqu’à 6,07 mètres, ne s’envolera pas plus vers le ciel. « J’ai fait le concours le plus rêvé possible, raconte Lavillenie. Je passe tout du premier coup et pas que des petites barres. Je passe les 6 mètres. Et puis il y a cette règle. Ça fout vraiment les boules. Tout le monde a vu la barre rester. Comme l’a dit Philippe (d’Encausse, son entraîneur, ndlr), j’ai franchi officieusement 6, 07 m. »

Les pleurs ont laissé place au recul. A la satisfaction d’être le premier perchiste triple champion d’Europe en salle notamment. « C’est quelque chose d’important pour moi, savoure Renaud. J’ai envie de marquer l’histoire de mon sport. Là, j’aurais pu frapper un très grand coup. Bon, j’ai frappé quand même un gros coup. » En attendant d’autres « casses » ? « Je peux aller encore plus haut, promet-il. Il n’y a pas que du négatif. Il n’y en a pas beaucoup d’ailleurs. Je ne vais quand même pas me plaindre. C’est une très grosse performance. Je suis sur la bonne voie pour cet été. » On en salive d’avance.

La Rédaction