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Lavillenie a séché ses larmes

Renaud Lavillenie

Renaud Lavillenie - -

Au lendemain de son sacre européen à Göteborg, marqué par un saut invalidé à 6,07m, Renaud Lavillenie a tenu un discours ambitieux dans le Moscato Show sur RMC. Le Clermontois est bien décidé à marquer l’histoire.

Ces quelques centimètres risquent de venir hanter ses nuits pendant plusieurs mois. Dans le Scandinavium de Göteborg, Renaud Lavillenie a tutoyé la légende. Après avoir écœuré la concurrence et raflé un troisième titre consécutif de champion d’Europe en salle, le Clermontois volant a franchi le seuil mythique de 6,07m. Un exploit invalidé par les juges car, même sans tomber, la barre a légèrement bougé et quitté son emplacement d’origine. « Je suis en train de me rendre compte de ma performance, quand mon coach me dit de me retourner, raconte le héros malheureux. Là, je vois le drapeau rouge. Je me dis : "Qu’est-ce qu’il se passe ?" La barre est toujours en haut. Et puis sur les écrans, ils montrent que la barre n’est plus dans son emplacement d’origine. Je me suis dit que c’était un gag. C’est quelque chose qui arrive peut-être une fois sur un million de sauts ! »

Un gag qui laisse le champion olympique à terre, effondré et inconsolable. Au lendemain de ce dimanche à part, Lavillenie est revenu sur son après-midi riche en émotions. Avec le sourire et un appétit décuplé. « Je reste tout de même sur une belle impression, a-t-il confié dans le Moscato Show, lundi sur RMC. Il ne faut pas oublier que j’ai fait un super concours. J’ai quand même franchi 6,01m au premier essai. J’ai franchi officieusement 6,07m. Donc il y a vraiment beaucoup de positif. Le seul regret, c’est que ça ne soit pas validé. » Pour les livres d’histoire seulement. Car avec ce bond stratosphérique, Lavillenie a marqué les esprits et envoyé un sérieux message à la concurrence. De quoi lui offrir plus de confiance pour la suite ?

Lavillenie : « Je suis passé dans une autre dimension »

« Quand on l’a fait une fois, on sait qu’on peut le refaire, sourit le quintuple champion de France. Même au-delà de 6,07m, je pense que je peux aller grappiller quelques centimètres et peut-être m’attaquer à ce fameux record du monde (6,14m de l’Ukrainien Serguei Bubka, ndlr). J’ai quand même franchi deux fois six mètres sur un même concours. Hormis Bubka, personne ne l’a fait. Ça va me permettre d’être beaucoup plus serein. »

En attendant, Lavillenie devra encore patienter avant devenir le deuxième perchiste de tous les temps. Un statut qu’il entend bien obtenir rapidement. « Ça représente beaucoup pace qu’on se dit que Bubka est une légende monstrueuse, souffle-t-il. Il a de nombreux records. Il a sauté plus de 40 fois à plus de six mètres. Se dire que seul cet homme-là à sauter plus haut que vous, c’est phénoménal ! En un week-end, je suis passé dans une autre dimension. Je me suis aperçu de ce que j’étais vraiment capable de faire. Je suis peut-être encore loin du compte. C’est encourageant pour la suite. »

Alexandre Jaquin