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Lavillenie : « Marquer les esprits »

Renaud Lavillénie

Renaud Lavillénie - -

Roi de la perche continentale, le Français sera l’une des têtes d’affiche des championnats d’Europe en salle de Paris-Bercy, qui débutent ce vendredi. Conscient de son statut de favori, le meilleur performeur de l’année compte bien marquer les esprits dès les qualifications.

Renaud Lavillénie, que représentent ces championnats d’Europe pour vous ?

C’est l’objectif de la saison en salle et c’est le second objectif, après les championnats du monde, de l’année 2011. J’aurai un titre à défendre. J’ai gagné les championnats d’Europe en salle, j’ai gagné aussi ceux de Barcelone cet été. Il y a une forme de continuité pour moi. Je veux avant tout me faire plaisir, vivre un championnat international à la maison et faire vibrer ceux qui nous suivent toute l’année.

Les Championnats d’Europe de Barcelone de l’an passé ont-ils tout changé pour vous ?

Pour Christophe (ndlr : Lemaître), oui. Mais pour moi, non. Ce qui a tout changé, ce sont les 6 mètres franchis le 21 juin (ndlr : en 2009, date de son record de France). Ça fait deux ans que je suis confronté à la même chose. L’intérêt des gens pour l’athlétisme s’est peut-être accentué.

A Bercy, vous serez l’homme à battre…

C’est extrêmement motivant. Je suis à la maison et je ne vais pas les laisser me battre facilement. C’est toujours intéressant de tenir son rang en championnat. J’ai réussi à le faire l’été dernier et j’en étais fier. Mon but, c’est d’être capable de tenir mon rang et de lutter pour une médaille à chaque fois.

Le plateau s’annonce-t-il relevé ?

Le niveau européen est vraiment intéressant cette année. On est au niveau mondial. On sera cinq lors de ces championnats à avoir franchi 5,81m. A partir de 5,80m, là où le podium va commencer à se dessiner, chaque échec pourra être fatal. Il faudra passer chaque barre dès le premier essai, pour mettre la pression sur les autres et pour avoir des options en poche.

« Avec Teddy et Christophe, la pression est partagée »

Ces championnats d’Europe en salle constituent-ils une préparation efficace en vue des Mondiaux de Daegu (27 août - 4 septembre) et des JO de 2012 ?

Oui. A Daegu (Corée du Sud), on ressentira moins cet effet-là mais à Londres, on aura une exposition médiatique assez impressionnante. Et puis là, j’ai la concurrence pour bien me préparer à ces échéances. Comme ce sont les mêmes adversaires que je vais rencontrer par la suite, cela va me permettre de me jauger et de marquer les esprits.

Teddy Tamgho, Christophe Lemaitre et vous constituez les nouveaux leaders de cette équipe de France. Quel est votre point commun ?

On a tous un passé, une discipline et une approche différentes. Mais on n’a pas peur du niveau mondial ni d’aller se frotter aux gros. Et quand on est sur la piste, ce n’est pas pour finir deuxièmes mais pour aller chercher des titres. La pression est partagée. Elle n’est plus sur une seule personne. En 2009, il n’y avait pas trois leaders et au niveau des médias, cela se ressentait. Là, ça apporte de la variété et permet de montrer un nouveau visage de l’athlétisme français.

Propos recueillis par Rodolphé Massé