Lavillenie, un peu plus près des étoiles

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Son sprint aurait presque pu rendre jaloux Christophe Lemaitre. Ivre de joie sur la piste de Bercy après un premier essai réussi à 6,03m, Renaud Lavillenie a fait bien mieux que conserver son titre européen en salle à la perche. Assuré du sacre continental à 5,81m, le Clermontois âgé de 24 ans a amélioré de deux centimètres son propre record de France, qu’il détient depuis juin 2009. Sacré à Barcelone l’été dernier, il confirme plus que jamais sa suprématie sur le Vieux Continent et s’impose comme le patron incontesté de l’athlétisme français.
Un bonheur n’arrivant jamais seul, son triomphe parisien est accompagné par la splendide deuxième place d’un autre Tricolore, Jérôme Clavier (27 ans), auteur d’un saut à 5,76m. « Ce n’est pas tous les jours qu’on a deux Français côte à côte, jubile Renaud Lavillenie. C’était un concours de rêve. L’atmosphère était phénoménale et donnait envie de se surpasser. Une fois mon titre en poche, je me suis lâché. J’ai eu besoin de deux sauts de réglage pour passer 5,91m. Ensuite j’ai passé 6,03m au premier essai. A ce moment-là, le cerveau se décroche et je pars savourer cette performance avec tout le monde. »
« Le record du monde (6,16m) est accessible »
Dans les tribunes du POPB, Jean Galfione apprécie le spectacle. Egalement présent, Sergueï Bubka, lui, commence à trembler. Car non content d’écraser le concours, Lavillenie s’attaque au mythique record du monde de l’Ukrainien (6,15m). « Je voulais passer mais avant tout, voir ce que c’était que ce record du monde, explique-t-il. Tout le monde m’en parlait mais je ne l’avais jamais tenté. En plus Sergueï était là ! Je n’ai pas démérité. »
Si le Français a (assez largement) échoué à 6,16m, cette nouvelle étape dans sa jeune et glorieuse carrière laisse présager le meilleur à un an et demi des Jeux Olympiques de Londres : « Ce record du monde est accessible, confie d’ailleurs le héros de Bercy. D’ici à quelques années, je vais acquérir de l’expérience. Je vais aussi gagner en maturité et en puissance. Ça peut réserver de belles surprises…» Celle de Bercy était déjà magnifique.