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Lemaitre : « Il n’y a pas que moi en équipe de France »

Christophe Lemaitre

Christophe Lemaitre - -

Champion d’Europe du 100 m l’année dernière à Barcelone, le sprinteur français se défend d’être la seule attraction française des Europe en salle de Paris-Bercy. Il sera en tout l’un des favoris du 60 m dont les qualifications débutent ce samedi.

Christophe Lemaitre, dans quel état d’esprit êtes-vous avant votre entrée en lice dans ces championnats d’Europe ?

J’ai totalement confiance dans mes chances de médaille. Je sais très bien que je peux faire un podium. Pour le titre, ce sera plus compliqué avec Dwain Chambers qui est un vrai spécialiste en salle. Il vaut largement mieux que les chronos qu’il réalise en ce moment. Il faudra que je courre plus vite que cet hiver, voire battre mon record si je veux pouvoir rivaliser avec lui et avoir le titre.

Sur 60 m, Chambers est-il plus avantagé que vous ?

Oui, le 60 m accorde plus d’importance aux départs. On a vu à Barcelone que c’était un très bon partant. La distance l’avantage plus que moi. Après, je sais que je vaux plus que mes 6’’55 de l’année dernière. Je ne suis pas à mon niveau. Le stage que j’ai effectué à Miami et mes derniers préparatifs peuvent m’aider à courir plus vite.

Remporter le titre de champion d’Europe devant Chambers, c’est jouable ?

Oui, nos bilans sont très proches. Il y a juste un centième qui nous sépare. Mais les bilans, les chiffres ne veulent rien dire. Chambers est champion d’Europe et du monde du 60 m en salle. C’est quand même le gros favori. Je ferais comme l’été dernier à Barcelone. Je vais rester concentré, ne pas faire attention aux enjeux de la course et on verra à la fin. Qu’importe les chronos ou les statuts des uns et des autres, je donnerai tout.

« Le titre est jouable »

Il y aura aussi la pression de courir à la maison, devant un public acquis à votre cause.

Non, pas de pression. Ça va être plutôt excitant de courir à domicile. Le public sera gonflé à bloc pour soutenir toute l’équipe de France. Le boost que j’aurai par rapport à mes adversaires, c’est ce public. Après, je ne vais pas changer mes habitudes. Je resterais concentré derrière mes starting-blocks mais inconsciemment, je saurais que j’aurais du monde pour me supporter.

Vous êtes la locomotive de cette équipe de France alors que vous n’avez pas les meilleurs résultats au niveau mondial. Renaud Lavillénie revendiquait le droit de partager en trois ce leadership. Est-ce que vous sentez une certaine jalousie par rapport à votre médiatisation ?

On n’est pas comme ça. A Barcelone, il y avait quand même un objectif collectif. Renaud disait surtout ça pour rire. La médiatisation, j’essaie de la gérer comme je peux pour éviter qu’elle me perturbe dans ma préparation. Et puis, il a raison. Il n’y a pas que moi en équipe de France. Renaud et Teddy (ndlr, Tamgho) font de très bonnes perfs et font partie des meilleurs mondiaux. C’est normal que l’on parle d’eux aussi.

Propos recueillis par François-Xavier de Châteaufort