Les Anglais prennent rendez-vous

Deuxième nation des Championnats du monde en salle ce week-end à Istanbul avec 9 médailles, les athlètes de Sa Majesté ont fait grosse impression à quatre mois des Jeux Olympiques, chez eux à Londres.

« On a toutes les raisons de rentrer heureux ». Charles Van Commenee, le boss de l’athlétisme britannique, peut pavoiser. Ce Néerlandais de 54 ans, fan inconditionnel de l’Ajax, rentre des Mondiaux en salle d’Istanbul fort d’une moisson de neuf médailles, du jamais-vu outre-Manche en treize éditions. A quatre mois de ses Jeux Olympiques, le pays hôte monte en puissance. « Ils ont voulu envoyer un signal fort à la concurrence », analyse Bernard Amsalem, président de la fédération française et chef de mission pour les Jeux de Londres. En Turquie, la Grande-Bretagne a terminé 2e au classement des nations (9 médailles), derrière les Etats-Unis (18). Avec une délégation composée de 39 membres, contre 11 pour la France qui n’en avait clairement pas fait une priorité, les Anglais ont montré qu’ils ne négligeaient dorénavant aucune discipline. « Ils bénéficient de gros moyens qui leurs permettent d’engager beaucoup d’athlètes », note le patron de la FFA.

Un titre mondial pour le relais féminin du 4x400m au terme d’un combat épique avec les Américaines, ainsi que pour Yamile Aldama au triple saut. Trois médailles d’argent dont celle de la pentathlète et chef de file de la délégation UK, Jessica Ennis. Quatre breloques en bronze parmi lesquelles celle d’Holly Bleasdale, 3e du concours de la perche derrière la Française Vanessa Boslak. A noter, également, la 4e place du jeune hurdler Andy Pozzi (19 ans), 4e du 60 m haies, derrière le Français Pascal Martinot-Lagarde. « La saison en salle permet d’avoir des repères, déclare Van Commenee, qui a pris les rênes de l’athlétisme anglais en 2001. Mais il faut garder en tête que l’objectif reste les Jeux. »

Polémique sur les naturalisations

Le succès de l’athlétisme anglais ne revient pas uniquement à… l’Angleterre. Pour briller cet été, UK Athletics, la fédération anglaise d’athlétisme, a recruté des athlètes venus de Cuba ou des Etats-Unis. Un sujet qui mobilise actuellement l’IAAF qui souhaite lutter contre les naturalisations de complaisance. Shana Cox, qui a changé de nationalité en 2010, est une Américaine qui vit à Long Island dans la région de New York. Cox complète un relais féminin 4x400m dont le pivot est l’athlète d’origine nigérianne, Christine Ohuruogu, qui a toujours eu une relation compliquée avec son pays d’adoption. Idem pour la hurdleuse Tiffany Porter (argent), qui réside dans le Michigan, et dont le capitanat à Istanbul a défrayé la chronique. Enfin, Yamile Aldama, cubaine de naissance, traine le sobriquet de « Plastic Brit. » Une valse des passeports que ses détracteurs mettent sur le dos du DTN Charles Van Commenee. Un Néerlandais au service de l’athlétisme de Sa Majesté...

https://twitter.com/pierrekoetschet Pierre Koetschet Journaliste RMC Sport