RMC Sport

Liu Xiang, le patron est de retour

Liu Xiang, ici en action lors des JO d'Athènes en 2004

Liu Xiang, ici en action lors des JO d'Athènes en 2004 - -

Depuis trois ans et son forfait de dernière minute aux Jeux de Pékin, le premier Chinois champion olympique en athlétisme (Athènes 2004) cherche à renouer avec la gloire. Vu le niveau qu’il affiche à Daegu, il n’en est plus très loin. La finale du 110m haies pourrait être explosive.

Liu Xiang n’est pas homme à se démonter. Il y a trois ans, quand il s’est retiré de « ses » Jeux de Pékin juste avant le départ de sa série du 110m haies, blessé au tendon d’Achille, « The Flying Man » (l’Homme volant) avait promis à son 1,3 milliard de compatriotes qu’il reviendrait plus fort. La Chine avait difficilement séché ses larmes, patiemment attendu, mais aucune bonne nouvelle n’arrivait. Tout juste savait-on que le champion olympique d’Athènes et champion du monde 2007 d’Osaka avait été opéré fin 2008, et qu’il s’entrainait de nouveau.

Et puis, en mai dernier, l’idole de l’athlétisme asiatique est réapparue au meeting de Shanghaï. Un retour de feu en 13’’07, suivi d’un 13’’ tout rond à Eugene (USA) le mois suivant, deuxième performance mondiale de l’année derrière l’Américain Oliver (12’’94). La planète athlé a immédiatement compris le message : Liu, ex-co-détenteur du record du monde (12’’88 en 2004), en a enfin terminé de sa traversée du désert.

Une des plus belles finales de l’histoire ?

La preuve ? Une interview donnée avant le court voyage en Corée à un quotidien chinois. « Je vais à Daegu pour tenter de reprendre le record du monde », assure-t-il. Suffisant pour raviver une flamme jamais vraiment éteinte, tant le hurdler de 27 ans est l’objet d’un culte tenace dans son pays. Son copain et rival d’enfance, le Français Ladji Doucouré, absent à Daegu, confie qu’il mettrait « volontiers une pièce sur Liu » pour le titre de champion du monde.

Dimanche matin en séries, soutenu par l’ensemble du public, le Chinois a confirmé sa nette remontée en puissance avec un probant 13’’20. S’il passe le cap des demies lundi en début de soirée (12h, heure française), le monde pourrait assister dans la foulée à l’une des plus belles finales récentes de l’athlétisme contemporain (14h25, heure française). Seuls deux minuscules centièmes séparent en effet au classement mondial de l’histoire de la discipline le Cubain Robles, recordman du monde (12’’87) et l’Américain Oliver (12’’89), avec Liu Xiang qui s’intercale en 12’’88. Si les trois sont là, la légende ne sera pas loin…