Tamgho : « C’est un jeu d’émotions »

Le triple sauteur Teddy Tamgho participe à ses premiers Championnats d’Europe. Le Champion du monde en salle 2010 espère briller devant le public barcelonais.

Etes-vous fier d’être le troisième performeur mondial de tous les temps (17,98m) ?
Je suis le N°3 mondial pas le N°1. Si on me demande quelle est ma meilleure perf’ et que je lui réponds que j’ai réalisé le troisième meilleur saut de tous les temps, il me dira forcement qu’il y a deux athlètes qui ont été meilleurs que moi. J’ai encore du travail. Je pense et j’espère avoir les jambes pour devenir le N°1. Si cela ne se réalise pas, j’essayerai de gagner le maximum de titres et cela comblera ce manque de distance.

Quels sont vos priorités ?
Ma priorité est d’être champion d’Europe, que ça soit à 16,90m ou à 18m. Il est évident que je préférerais gagner avec une performance à la clé mais cela est secondaire. Les titres sont plus importants.

Cette année, l’équipe de France semble avoir une mentalité de guerrier…
Avant, certains Français étaient fatalistes. Etant jeune, j’ai souvent entendu que nous ne pouvions pas rivaliser face aux Russes, aux Jamaïcains ou aux Américains. Mais ça ne marche pas comme ça. Nous avons tous les mêmes capacités à la base. Des athlètes français ont montré qu’ils pouvaient être au sommet. Marie-José Pérec, Stéphane Diagana ou Mehdi Baala l’ont prouvé. Chacun a un état d’esprit différent. J’annonce mes ambitions. Je suis un sportif. Si j’annonce que je peux faire 18,10m, c’est que je pense en être capable avec mon entraîneur.

Vous avez un vrai côté show-man. Aimez-vous communier avec le public ?
Oui. J’ai besoin de motivation supplémentaire. J’ai cette attitude depuis que j’ai commencé le triple saut. C’est un jeu d’émotions. J’ai toujours mis l’ambiance dans les courses. C’est un trait de caractère. Je vois Asafa Powell qui essaye d’extérioriser sa pression mais c’est trop artificiel. Il n’a pas ce caractère là. Si un athlète est calme, il doit rester ainsi. C’est sa force.