Colin Jackson : "Le running n’est pas une secte mais une communauté !"

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Colin Jackson, en quoi était-ce important d’accompagner des runners dans les rues de Paris ?
D’abord, je pense qu’il est important que les gens fassent des choses par eux-mêmes et pas suivre la mode. Si tu es capable de courir, la meilleure chose c’est de commencer à courir. Si vous courrez depuis longtemps, vous savez que vous n’avez besoin de rien pour vous entraîner. Peu importe où vous habitez, vous avez toujours des rues et des parcs où pratiquer la course. Courir, c’est l’un des meilleurs moyens pour rester en forme. Il y a tellement de bénéfices avec la course notamment au niveau physique et mental. On se sent beaucoup mieux, je vous assure !
Est-ce que ce phénomène « running », très visible en France, l’est tout autant au Royaume-Uni ?
Oui, bien évidemment ! Le « running » est devenu une sorte de communauté. Pas une secte, une communauté ! (rires). Cela rassemble finalement les mêmes gens sous une même passion. Donc oui, au Royaume-Uni, ils adorent ça et autant qu’en France, en Espagne et dans toute l’Europe sur ce que j’ai pu voir.
Pensez-vous aujourd’hui que « running » rime avec marketing ?
« Oh oui, je pense vraiment que les deux vont de pairs ! Il y a beaucoup de monde qui gravite autour du running aujourd’hui et pas que des coureurs. Mais c’est un bénéfice pour les deux partis : quand ça va d’un côté, l’autre parti va bien. Et je crois que c’est une bonne chose pour le running.
A quoi pensez-vous en particulier ?
Par exemple à Londres, on a récolté plus de 1,5 million de livres (1,8M€) pour un énorme événement de charité. Pour la fondation Wings For Life, nous avons réussi à récolter 4 millions d’euros grâce aux gens qui participent régulièrement aux dons de l’association. Il y a un business parce que les gens passent du bon temps sur les événements et surtout en courant !
L’ancien grand sprinteur que vous êtes s’est-il mis lui aussi au running ?
Tout le monde me demande ça ! On me dit : « Oh mais ça, ce n’est pas Colin » ! Vous savez, je ressens la même chose sur un sprint que sur de la plus longue distance. Après, au niveau physique, j’étais vraiment choqué ! J’ai commencé un peu fort une fois sur 19 miles (30,5km), j’ai fait « wahou ! ». 19 miles, en fait, c’est très compliqué! C’est incroyable comme cela peut être long !
Passer du sprint au fond, ça a été un « choc » pour vous ?
C’est vraiment différent du sprint, c’est une évidence. Au niveau du style de course, déjà, la façon de positionner les bras, les jambes : tout votre corps bouge de manière différente. Mais ça ne prend pas beaucoup de temps de s’y habituer. Le plus dur, ce n’est pas de passer du sprint à la longue distance, mais plutôt le contraire ! Donc je n’étais pas inquiet !
Désormais, vous encadrez des séances d’entraînements pour promouvoir Wings for Life World Run. Endosser les habits de coach vous plait-il ?
Oui, oui, bien sûr ! J’adore cet aspect « social » d’entraîner et de conseiller des gens. Franchement, c’est génial de passer du temps et faire progresser un groupe de personnes. Du moins, j’essaie de le faire. J’aime beaucoup le fait de passer du temps tous ensemble, de réussir des exercices tous ensemble. Des fois, je ne dois pas oublier que je n’entraîne pas un candidat à la médaille olympique et que je ne dois donc pas être trop dur avec eux...
Comme à la grande époque, vous êtes toujours à fond !
Je me contiens un peu sur l’intensité de l’entraînement ! Mais je crois que ça fait aussi partie de l’instinct humain de vouloir progresser rapidement. Tous les coureurs veulent courir mieux, aller plus loin, plus vite. Donc, c’est naturel de souhaiter progresser encore et encore jusqu’à atteindre le niveau souhaité.
Quel serait votre message pour les gens qui veulent commencer à courir ?
D’abord, si tu veux commencer à courir, cours pour Wings Life For Run (l’association dont il est l’un des parrains, ndlr) ! Je rigole évidemment. Non plus sérieusement, quand tu débutes en course, il faut se dire qu’on court pour soi-même. Au début, il ne faut pas avoir peur même si tu n’es pas sûr de pouvoir terminer la distance. Il faut essayer d’aller le plus loin possible que l’on peut.
Et à ceux qui s’y mettent en ayant le mythe du marathon tout de suite en tête ?
Faire un marathon dès le début, c’est juste impossible. Surtout, ne pas penser que l’on peut s’attaquer à un marathon au bout de neuf jours d’entraînement. Et surtout, surtout, ayez une bonne paire de chaussures ! Vos chaussures sont vos meilleures amies, vous pouvez me croire !