
Diagana : « Le marathon, un terrain d’aventure »

Stéphane Diagana - -
Stéphane, depuis quand pratiquez-vous la course de fond ?
Je me suis mis à la course sur route fin 2004 et au marathon en 2005, dès que j’ai arrêté ma carrière. Le marathon, c’est une distance mythique. En junior, j’avais couru des 100m, des 400m, des 800m. Là, c’est l’autre extrémité. Je voyais les marathoniens en équipe de France… Ça m’a toujours fasciné de pouvoir courir aussi vite aussi longtemps. J’avais envie de vivre cette aventure d’endurance, qui est une vraie aventure d’athlétisme. J’avais ça en tête depuis longtemps et le premier, ça a été à New York en 2005.
Comment avez-vous vécu le passage à une distance aussi longue ?
On ne vit pas du tout la souffrance du marathon comme celle du tour de piste. Pour moi, c’est plus une expérience, une vraie aventure. On découvre des sensations qu’il faut maîtriser, qu’il faut apprivoiser, surmonter. C’est plus ça qui domine plutôt que la souffrance elle-même. Egalement l’envie de se préparer pour la connaître le moins possible. Et puis quand elle est là, de faire face et de voir comment on réagit. C’est une vraie découverte de soi. C’est un terrain d’aventure accessible à tout le monde.
Qu’est-ce qui vous séduit dans le marathon ?
C’est un plaisir accessible à tout le monde. Tout le monde peut se lancer ce défi-là. Le chrono ne sera pas le même, mais c’est la même aventure. Ce qui est intéressant, c’est qu’il y a une ambiance d’excitation au départ pour tout le monde. Une sorte d’énergie débordante, de communion. Et au fur et à mesure, on commence à se retrouver face à soi-même, face à ses propres limites, renfermé sur une sorte de discours intérieur qui s’installe. Les autres autour disparaissent, mais sont là en même temps dans les moments difficiles, quand on fait par exemple un bout de route avec une personne entre le 35e et le 40e km, puis avec une autre pour les deux derniers. C’est plein de moments différents, plein d’ambiances et de vécus différents tout au long de la course.
N’est-ce pas une manière aussi de prolonger la compétition pour vous ?
Au-delà de la course en tant que compétition, avec un dossard sur le maillot, il y a aussi l’entrainement, le plaisir de courir. La course, c’est finalement un prétexte pour aller s’entraîner régulièrement. Pour moi, courir, indépendamment de toute pratique compétitive, c’est une douce addiction qui me fait du bien, qui me permet d’être bien et donc d’être mieux avec les autres aussi ?
Combien de marathons avez-vous effectués ?
Six en tout. Deux fois New York, deux fois Londres et deux fois Nice-Cannes. Ma meilleure performance, ça a été sur Nice-Cannes, en 2009, où j’ai couru en 2h54’57’’. Je n’ai pas couru de marathon depuis parce que je n’ai pas eu l’occasion et que j’ai eu des blessures, mais je devrais m’y remettre en fin d’année. Probablement à New York avec des amis. C’est le seul marathon que je n’ai jamais couru en moins de trois heures. C’est un petit objectif, et c’est l’occasion encore de se retrouver avec des amis, d’échanger des mails, des coups de fil et partager des moments ensemble dans la préparation.