Meeting Areva : Lavillenie veut corriger l’anomalie

Renaud Lavillenie - -
« Je suis assez impatient d’y être, oui. Avant d’être champion olympique, c’était toujours un grand moment de sauter au Stade de France. » A l’autre bout du micro, toujours ce sourire, ce regard rieur et cette parole sereine chez Renaud Lavillenie. Pour peu, on oublierait presque que dans la soirée de jeudi, le perchiste quittait le meeting de Lausanne sur une triple bulle, consécutive à autant d’échecs à 5m62. Un zéro pointé indigne du rang du Français et de sa domination internationale sur sa discipline. D’où cette impatience à vite resauter, ce samedi soir, sur le tartan de Saint-Denis.
« J’arrive à Paris avec un peu de rage et l’envie de prendre ma revanche, annonce Renaud Lavillenie. Je veux montrer que ce que j’ai fait il y a 48h, ce n’est pas ce que j’ai l’habitude de faire. L’avantage, c’est que je vais pouvoir prendre ma revanche à la maison, au Stade de France. C’est la plus belle des choses qui pouvait m’arriver. » S’il se méfie tout d’un même d’une nouvelle éventuelle désillusion – « La perche, c’est très aléatoire. Même si on est en forme, tout ne passe pas toujours. On verra comment ça se passera » - l’Auvergnat ne cache pas son excitation à l’idée de piquer sa perche sur la piste dionysienne.
Première au Stade de France avec le frangin
« Le stade va être blindé. Ça devrait être une très belle fête, espère-t-il. Mais c’est aussi la répétition des grands championnats. La plupart de mes principaux rivaux pour les « Monde » seront présents. C’est là où il faut continuer à prendre des points, voir si tout va bien et vérifier que les réglages sont toujours en route, pour se préparer sereinement pour cette quête de la médaille d’or. » Moscou en ligne de mire donc – du 10 au 18 août -, avec pour « égailler » sa soirée, ses habituels rivaux, l’Allemand Raphael Holdzeppe et le Grec Konstantinos Filippidis, en tête du classement général de la Diamond League. Un cadre idéal pour marquer les esprits et viser une performance de premier plan.
« La météo a l’air vraiment extraordinaire, relève Lavillenie. En 2010 déjà, on avait été pas trop mal. J’aimerai aller chercher la victoire, des points et une performance à 80, 90, pourquoi pas 92 avec le record du stade, ce qui serait déjà quelque chose de symbolique. Après, on ne sait jamais, si tout se passe bien, pourquoi pas plus ? »
De la revanche dans l’air
Lavillenie est ambitieux et revanchard, on l’aura compris. Mais aussi un peu dans l’émotion. Samedi soir, il verra Romain Mesnil tirer sa révérence. « Ça va me faire tout drôle de ne plus me retrouver sur un sautoir avec Romain, confie Renaud. On a partagé énormément de choses ces 4-5 dernières années. C’est une occasion extraordinaire pour lui de tirer sa révérence au Stade de France. Je pense, à tous points de vue, que ce sera un moment fort en émotions. »
Mais Renaud Lavillenie verra aussi, samedi, son petit frère Valentin, le concurrencer à la perche. « On a fait des Championnats de France ensemble et quelques meetings. Mais se retrouver tous les deux au Stade de France, on ne peut pas rêver mieux. Je vais être là pour le calmer, le mettre à l’aise. Je suis passé par là il y a cinq ans. Le Stade de France, la première fois, c’est toujours impressionnant. »
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