Doucouré-Longuèvre, fin de l’aventure ?

Renaud Longuèvre, ici aux côtés de Ladji Doucouré, une image du passé ? - -
Renaud Longuèvre n’a pas paru surpris. L’entraîneur historique de Ladji Doucouré n’était pas au courant de la teneur des propos de son athlète, tenus la veille dans le TP Show. Et c’est avec philosophie qu’il a réagi au micro de RMC Sport. « Je lui ai demandé de faire ce bilan, explique le technicien. Je lui ai demandé s’il voulait continuer le 110m haies. S’il voulait s’essayer sur le 400m haies. S’il voulait continuer tout court… J’ai toujours dit qu’un athlète n’appartient pas à un entraîneur. Un champion est autonome. » Une réflexion qui intervient après des Jeux Olympiques complètement ratés et une élimination dès le deuxième tour.
Les deux hommes ont débuté leur collaboration il y a quatorze ans. Ladji a alors 15 ans. Et c’est presque en membre de la famille que Longuèvre se retourne sur les années de collaboration entre les deux hommes. « S’il part avec un autre entraîneur, ça sera avec ma bénédiction et ma porte sera toujours ouverte. On n’efface pas 14 années de chemin parcouru. Je serai toujours dans l’accompagnement. C’est comme quelqu’un de ma famille. Il y aura toujours, et à tout moment de sa vie, une place pour manger chez moi. » Sauf qu’aujourd’hui, le champion du monde de la discipline (2005) souhaite changer d’air, de méthode et d’horizon.
Longuèvre : « Je veux qu’il soit bien dans sa tête »
A 29 ans, le champion du monde 2005 estime avoir encore quelques années devant lui. L’hypothèse du 400m haies balayée, celle de la fin de carrière rapidement écartée, c’est vers sa distance de prédilection qu’il souhaite insister. « A un moment donné, tu penses être trop "amical" alors qu’il faut parler un peu "business", livrait-il lundi. C’est ton sport, ton métier. Et si tu veux persévérer dans ton sport, il ne faut penser qu’à ça. C’est une grosse réflexion là-dessus parce qu’il y a des choses qui ne vont pas, que ce soit médical ou aux entrainements. »
A l’issue des JO, Doucouré a eu l’impression de stagner. Quatre ans de perdus alors que, pour une fois, il avait été épargné par les blessures tout au long de la saison, préparation incluse. Pendant ce temps-là, Longuèvre cumule les casquettes (coach, entraîneur national, consultant…). « Je veux le meilleur et si c’est sans moi, j’ai un devoir : qu’il fasse ce choix, reprend l’intéressé. Je n’ai pas de problème d’ego. Je veux qu’il soit bien dans sa tête. Qu’il ait des projets, qu’il soit tourné vers le futur. » Après une collaboration infructueuse avec Jacques Piasenta en septembre 2010, Doucouré était revenu auprès de Longuèvre. Même si la décision n’est pas encore tranchée, il semble cette fois-ci prêt à sauter le pas. Et pourquoi pas atterrir aux Etats-Unis où il avoue avoir plusieurs pistes.