Ewanjé-Epée : « Extatique ! »

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« J’ai beau chercher dans mon dictionnaire d’émotions, je ne trouve plus ni mots ni cris pour définir ce que j’ai ressenti aujourd’hui sur cette dernière journée en apothéose des championnats d’Europe de Zurich !
J’aurais donné un pied, ou presque, pour faire partie de cette équipe de France-là, conquérante sur tous les terrains : sprints, sauts, lancers, demi-fond, fond, épreuves combinées et relais, de 20 à 39 ans – l’âge de la plus jeune et de la plus expérimentée des médaillés français, Stella Akakpo sur le 4X100m et Christelle Daunay au marathon.
Mais cette équipe, qui a exploré toute la palette des émotions, de la rage au désespoir en passant par l’extase, m’a encore assommée dès le début de la soirée. La renaissance du phénix Mahiedine Mekhissi, souvent à terre, jamais KO, qui remporte d’impériale manière le 1500 mètres dont il n’était pas le favori, 72 heures après sa disqualification du 3000m steeple pour violation des règles de compétition, a fait se lever tout le Letzigründ Stadium, pourtant habitué aux performances de haut vol. Le chrono est anecdotique ; la stupeur, perceptible tant dans la tribune de presse, où de nombreux consultants de tous pays pleuraient, que sur la piste, est un souvenir qui restera à jamais gravé dans ma mémoire.
Et quand, quelques minutes plus tard, les filles du 4X400 mètres ont offert à Muriel Hurtis, dont c’était la dernière course internationale, son ultime métal continental, l’or, dix ans après sa dernière médaille en plein air, le bronze aux JO d’Athènes avec le collectif du 4X100 mètres, on n’avait pas encore fini de pleurer !
La France repart avec un bilan historique de 23 médailles, dont 9 en or et un record du monde… Une ligne de l’histoire intimement liée à l’aura de Ghani Yalouz, le DTN en kevlar de l’équipe de France d’athlétisme ! »