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Ewanjé-Epée : « Mimoun représente ce qu’on a de plus merveilleux »

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Membre de la Dream Team RMC Sport, Maryse Ewanjé-Epée était présente ce samedi dans les Grandes Gueules du Sport pour évoquer la disparition d’Alain Mimoun. Comme Brahim Asloum, elle nous livre ses souvenirs les plus précieux le concernant.

Comme Brahim Asloum, Maryse Ewanjé-Epée a bien connu Alain Mimoun. Et c’est tout en émotion, elle aussi, qu’elle raconte ses souvenirs du champion olympique du marathon des JO de Melbourne 1956. « Toutes les générations sont touchées par sa disparition. On a tous et toutes, depuis les plus jeunes à tous ceux qui se rapprochaient de son âge, eu un contact avec Alain Mimoun. Il rencontrait tout le monde. C’est quelqu’un qu’on croisait au bois de Vincennes, qui y courait il y a encore 15 jours. Tout le monde ne rentre pas à l’INSEP. Lui avait cet honneur. Il avait sa place réservée. On ne lui aurait même pas dit non parce qu’il vous aurait remis à votre place. Si un petit jeunot venait à se garer sur ce qu’il considérait comme étant sa place de voiture, il se faisait recevoir. Je l’ai rencontré il y a encore quelques semaines. Il s’était cassé la figure en se prenant une racine en courant. Il me disait : ‘‘ils me disent qu’il ne faut plus que je coure, mais moi je veux encore courir’’. »

« Ce qui me touche aussi, c’est ce monsieur qui a représenté la France, pris les armes pour la France, qui a défendu la France, qui a failli perdre une jambe, qui a failli se faire amputer, qui a porté le drapeau tout en restant extrêmement fier de ses origines. C’est un trait d’union que Brahim Asloum incarne aussi. La réussite de Brahim, c’est la même. (…) Au lieu de nous balancer une actualité qui divise les Français, on nous parlerait de ces succès, tout le monde serait fier d’être français. J’en suis intimement persuadée. »

« Son histoire, c’est une épopée »

Maryse Ewanjé-Epée retient également le duel entre Alain Mimoun et Emil Zatopek, ainsi que les nombreuses anecdotes de ses courses. « Sur les réseaux sociaux, c’est l’unanimité. Vous n’entendez personne ne pas vanter les louanges d’Alain Mimoun. Il représente ce qu’on a de plus merveilleux en France : le vivre ensemble et le vivre bien. Toute son histoire, c’est une épopée. Quand on m’a mis entre les mains l’histoire de l’athlétisme français, son histoire m’a fasciné et son duel avec Zatopek, qu’il n’arrivait pas à battre. Il fait trois fois deuxième aux JO en 1948 et 1952 derrière Zatopek et il considère ça comme un échec, face à un adversaire qu’il va battre en 1956. Il savait que Zatopek était un peu blessé, il va le féliciter. Il y a aussi sa fille qui nait en 1956 alors qu’il est en train de courir et qu’il appellera Olympe… Ce bonhomme, c’est toute une légende. »

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