« Gebre » s’est lassé

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Le genou pas clair, il a abandonné. Au cœur de Manhattan, Haile Gebreselassie a retiré son dossard au 25e kilomètre du marathon de New York, qui restera donc la dernière course d’une légende de l’athlétisme. « Je me retire. Il est temps de prendre du recul et de laisser leur chance aux jeunes », a déclaré l’Ethiopien de 37 ans, encore sous le choc.
A son tableau d’honneur, il a accroché neuf médailles d’or mondiales, deux titres olympiques et de nombreux records, dont ceux du marathon et du 10 000 mètres, dont il fut le maître absolu avant l’avènement de Kenenisa Bekele. Son rêve était de poursuivre sa brillante carrière jusqu’en 2012, pour l’achever sur la ligne d’arrivée du marathon olympique londonien. Mais son corps et sa sagesse lui ont dicté d’arrêter là, après plus de vingt années à arpenter les tarmacs et les pistes du monde entier.
Rien ne le prédestinait à tant de gloire. Né dans la pauvreté des plateaux éthiopiens, Haile a forgé sa foulée élastique sur les dix kilomètres de terres rougies par la chaleur qui séparait le foyer et ses dix enfants de l’école. Tant d’années, de courses et de succès ont défilé depuis cette lointaine époque pour l’Ethiopien. Il disputait dimanche son premier marathon de New York. Son dernier aussi, donc. Toujours avec le même sourire et la même joie de vivre.