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Jennifer Abi-Jaber ou la vie au pas de course

Jennifer Abi-Jaber.

Jennifer Abi-Jaber. - DR

A 25 ans, Jennifer Abi-Jaber incarne à la perfection cette passion naissante et dévorante pour le running. Allergique à la course à pied il y a encore dix ans, cette brunette ne peut plus s’en passer aujourd’hui, au point de disputer de nombreuses courses et de tenir un blog. Portrait.

Vous êtes nul en course à pied ou allergique au running ? Qu’à cela ne tienne ! Votre cas n’est pas « désespéré » et votre conversion est encore envisageable, comme le confirme le profil de Jennifer Abi-Jaber. Jen est âgée de 25 ans, et son histoire est révélatrice de ce que le phénomène running peut susciter comme passion et engendrer comme vocation. « C’est une histoire d’amour vache puisqu’à l’école, je ne trouvais ni l’athlé ni l’endurance très fun, raconte cette jolie brunette. Je me trouvais nulle, lente. Je n’aimais pas ça. »

Sans forcer sa nature ni être victime du marketing ambiant, Jennifer va toutefois commencer à s’y mettre « du jour au lendemain », toute seule. Comme une « grande » de 15-16 ans. Vingt minutes par ci, vingt minutes par là. Pas davantage non plus. « Courir au milieu de la verdure, en forêt ou sur des chemins, ça changeait mon approche de ce sport. Je trouvais ça pas mal mais ce n’était pas encore le grand amour. » Quatre ans plus tard, c’est en milieu urbain, dans les rues de Paris, qu’elle prolonge l’expérience. Ou plutôt l’initiation, car cette native de Beyrouth, au Liban, n’a pas encore été franchement piquée par le virus.

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Galop d’essai lors de la course Odysséa

Odysséa C’est finalement vers 2009-2010, de retour de ses études à Londres, que sa vie sportive va connaitre un premier tournant. « De 25 minutes, je suis passée à 3 fois une heure par semaine, se souvient-elle. Je crachais mes poumons, je n’en pouvais plus ! Et je courais très lentement. » Trois ans plus tard, elle passe enfin la vitesse supérieure à tous points de vue. « Le début de mes affinités avec le running », comme elle se plait à le souligner.

La course Odysséa sera sa première épreuve. Le révélateur d’une passion qui va s’avérer dévorante. « C’était intense, mais j’avais adoré ça ! J’étais transcendée. L’ambiance était super. J’ai trouvé ça cool même si dès le départ, je ne comprenais pas pourquoi les mecs se mettaient à nous dépasser et à tracer… » D’un 5km, Jennifer va passer au format supérieur en 2014 avec le « We Own The Night » de Nike (10km) puis les « 10km Paris Centre », en passant la « Color Run » ou encore un Bike & Run entre amis. « De vraies courses avec de vrais objectifs ». Son entraînement gagne en qualité, elle commence à se mettre aux fractionnés et les chronos ne tardent pas à s’emballer (de 8’ à 5’30 au km). A mesure qu’elle progresse, Jennifer fait « sauter différents verrous psychologiques ». Elle est lancée. Plus grand-monde ne pourra se dresser sur sa route.

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Adepte des objets connectés et de tenues stylées

Cette année, Jennifer a déjà disputé le premier semi de sa vie, à Paris (2h07). Une nouvelle expérience qui en appellera d’autres, même si elle reconnait « avoir toujours un souci psychologique avec la course à pied : plus j’avance, plus j’ai des nouvelles barrières dans ma tête ». Ses prochaines envies ? « Disputer une course un peu mythique comme Paris-Versailles ou Marseille-Cassis, courir à l’étranger et hors de Paris, tenter un trail. » Histoire de repousser son champ des possibles, de goûter à de nouvelles ambiances, de s’apaiser corps et esprit, et… de garnir de nouvelles médailles et autres dossards, sa « boite à courses » dans laquelle elle range ses souvenirs.

Adepte des objets connectés et de tenues de running très stylées, Jennifer est en phase avec son âge et son époque puisqu’elle a lancé, il y a bientôt un an, un blog dédié à sa passion (doitforurself.com). « C’est une espèce de journal intime sportif avec mes photos, mes résultats, mes progrès, le descriptif de mes séances, mes inspirations,… Je ne fais pas ça par ego, je conçois ce blog comme un élément de partage. » Et comme un élément supplémentaire de démocratisation de la course à pied auquel elle contribue, désormais, activement.

Son blog : http://doitforurself.com

G.Mathieu