L'histoire touchante de Joaquin Carmona, influent twittos d'athlé et SDF

Jusqu'à lundi, le nom de Joaquin Carmona était inconnu du grand public. Avec l'alias @Jokin4318, il bénéficiait, en revanche, d'une certaine popularité dans le monde de l'athlétisme. L'homme derrière le compte cache une histoire méconnue des 25.000 followers, friands de ses informations, statistiques ou bases de données. Les mêmes qui attendaient, depuis près de trois mois, un signe d'activité.
Depuis le 15 mars, date de début de l'état d'urgence en Espagne, aucune information n'a en effet été publiée sur le compte. Pour une bonne raison, Joaquin Carmona est sans domicile fixe. Habitué à se servir du wifi et des documents des bibliothèques, il s'est retrouvé sans moyen de se connecter avec les fermetures de tous les établissements de Madrid à cause de la crise du coronavirus, comme il l'a confié à "La Bolsa del Corredor", rubrique consacrée à l'athlétisme rattachée au quotidien catalan, Sport.
"Normalement, j'allais à la bibliothèque, je me documentais et tweetais depuis la rue avec le wifi de la bibliothèque, assis par terre, a-t-il expliqué à El Partidazo de COPE et Radio MARCA, lundi. Cela me comblait de lire les réactions des gens pour me faire penser que j'étais une personne valide."
Joaquín Carmona est né à Bilbao il y a 46 ans mais a rejoint Madrid, à 19 ans, où il a enchaîné les expériences. "J'ai occupé divers emplois, explique-t-il. J'ai commencé à distribuer de la publicité, j'ai travaillé dans un glacier, à la Poste... Je fais de l'athlétisme depuis 1983, c'est mon sport préféré."
SDF depuis 2008
"Je n'ai pas tweeté depuis trois mois car je n'ai pas d'électricité et je suis sans domicile depuis 2008, poursuit-il. Quelques mois avant j'étais dans certains appartements, dans une auberge... mais disons que ça n'a pas bien marché Une série de circonstances se sont produites et c'est pour ça que je suis resté tel que je suis, j'ai travaillé dans un kiosque à glaces et le conseil municipal a voulu que je ne continue pas. J'ai été laissé sans rien faire et sans les clients, qui étaient les relations sociales que j'avais. Je n'ai trouvé d'aide d'aucun côté. Je n'ai pas quémandé dans la rue, j'ai travaillé avec de courts contrats de facteur, mais ils ne te donnent pas de chambre."
Depuis, il dort sur un matelas dans un parc de Madrid, où il s'est installé il y a six ans. Il se lave dans les bains public. Cette célébrité soudaine pourrait lui ouvrir un avenir un peu plus radieux. Le quotidien catalan Sport qui a révélé son histoire a lancé une cagnotte pour lui venir en aide. Joaquin Carmona a aussi confié avoir été sollicité pour une collaboration. En restant sur ses gardes. "Je ne veux pas me faire d'illusions, mais quelque chose lié à l'athlétisme est arrivé", a-t-il expliqué.