
La reine Christine prend sa retraite

Christine Arron - -
Elle a dit stop, la « reine Christine ». A39 ans, enceinte de quatre mois, Christine Arron décide de ranger les pointes pour de bon. Une page de l’histoire du sprint français se tourne, riche en records, médailles et grands moments. Comme ce soir d’août 98, à Budapest, où la Guadeloupéenne avait fendu l’air, parcourant l’hectomètre en 10’’73, pour s’adjuger le titre de championne d’Europe. Record continental à la clé, qui tient toujours, 14 ans après, et qui risque de durer encore un moment.
Le public avait découvert son sourire et ses cheveux dorés l’année précédente, avec une première médaille internationale, en bronze, glanée sur 4x100m aux Mondiaux d’Athènes. Suivront 15 ans d’une riche carrière, égrenée par les blessures et les performances de haut rang (1 médaille de bronze olympique, 5 médailles aux Mondiaux dont 1 en or, 3 médailles européennes, dont 2 en or). Un sacré palmarès, qui aurait sans doute être plus riche encore si elle n’avait pas été barrée par des concurrentes trempées dans des affaires de dopage, comme Marion Jones, sa grande rivale.
Le plaisir comme leitmotiv
Quatrième athlète la plus rapide de l’histoire, Arron ne s’est plus distinguée individuellement dans un grand championnat depuis 2005 et ses deux breloques en bronze aux championnats du monde d’Helsinki, sur 100m et 200m. Souvent minée par des pépins physiques, son talent de vitesse a eu par la suite du mal à s’exprimer. Mais le plaisir de courir était plus fort que les désillusions qu’elle a pu connaître, ce qui la poussera à continuer jusqu’à cette fin d’année.
L’envie est encore là, mais la championne préfère donner la priorité à son désir d’enfanter à nouveau (son fils Ethan a 10 ans). Et si le départ a toujours été son point faible, celui-ci devrait être réussi. Elle prépare en effet sa reconversion depuis près de deux ans et devrait rapidement créer son entreprise dans le sport bien-être. Il est donc temps de lui dire au revoir, bonne chance… et un immense merci.