La Tsarine Isinbayeva joue gros

La Russe aborde ses troisièmes Jeux sans beaucoup de certitude. Ce lundi, en finale du concours à la perche (20h), la double championne olympique, Yelena Isinbayeva, veut retrouver les sommets après plusieurs saisons décevantes.

C’est difficile à croire, mais en se qualifiant pour la finale de la perche féminine avec une barre à 4m55 passée au premier essai, Yelena Isinbayeva a dû pousser un petit ouf de soulagement. A 30 ans, la Russe joue plus que la défense de ses titres remportés à Pékin et à Athènes. Elle prépare le début de sa sortie après avoir dominé la discipline depuis le milieu des années 2000. Au sommet de son art il y a quatre ans, avec un envol à 5m05 dans le ciel incandescent du stade olympique de Pékin, la Tsarine multiplie depuis les sorties en forme de montagnes russes.

Son zéro pointé à Berlin, lors des Mondiaux 2009, a fait mal à la fille de Volgograd. Au pied de la boite l’année suivante à Doha pour les Championnats du monde en salle, Isinbayeva raccroche un temps. « J’avais besoin de prendre du recul, mes résultats n’étaient plus au rendez-vous, il fallait dire stop. » Elle abandonne son entraineur Vitali Petrov pour Evgueni Trofimov, et quitte l’Italie pour un retour aux sources dans sa Russie natale. Mais son retour en 2011 n’est pas récompensé, avec une 6e place aux Mondiaux à Daegu. Pour l’instant, la saison 2012 n’est pas pour la rassurer, elle qui pointe au 6e rang mondial (4m75) et un nouveau zéro pointé il y a quinze jours à Monaco.

Bleadsdale poussée par tout un peuple

La concurrence, en revanche, se fait de plus en plus vive. Isinbayeva devra se méfier de la Polonaise Anna Rogowska, de l’Américaine Jennifer Suhr, des Allemandes Silke Spiegelburg et Lisa Ryzih, et de la chouchoute du public du stade olympique, Holly Bleadsdale, qui sera poussée par tout un peuple. Seule surprise de taille, l’élimination de la championne du monde, la Brésilienne Fabiana Murer.

Louis Chenaille, à Londres