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Lavillenie en quête de rebond

Renaud Lavillenie

Renaud Lavillenie - -

Invaincu durant onze concours d’affilée, le perchiste vient d’enchainer deux échecs avant les JO. Deux contre-performances qui n’entament toutefois pas le moral du Clermontois, qui y trouve même là une source de motivation supplémentaire.

Deux rendez-vous manqués au cours du même mois, et voilà les doutes qui viennent obscurcir le ciel jusqu’ici dégagé de Renaud Lavillenie. Une première défaite (trois échecs à 5,56m) le 13 juillet dernier après onze succès de rang, sous les nuages de Crystal Palace, avait déjà posé les bases d’une certaine inquiétude au sujet du perchiste français. Son zéro pointé à Szceczin (Pologne) n’a fait que les consolider.

Cette mauvaise passe, Lavillenie l’explique avant tout par un facteur psychologique : « J’ai parfois presque du mal à me motiver sur des compétitions où je voyais que je ne pouvais pas aller chercher des performances, parce qu’il faisait froid ou qu’il pleuvait », lâche le champion d’Europe. Avant d’ajouter : « S’il faut rater des compétitions, c’est avant les JO et pas pendant. Cela montre à tout le monde que rien n’est acquis d’avance même quand on fait une saison extraordinaire. »

Surmotivé après son zéro pointé

S’il peut être déçu de sa dernière quinzaine, Renaud Lavillenie n’a pour autant rien perdu de son envie de décrocher l’or à Londres. Celui qui détient la meilleure performance mondiale de l’année (5,97m) croit fermement en sa capacité à effacer, dans un contexte olympique, ces deux derniers échecs. « Après la Pologne, raconte-t-il, j’ai commencé à sentir une motivation presque supplémentaire et je me suis dit : « ça y est, j’y suis ». Ce n’est pas deux compétitions qui vont remettre en cause toute une préparation qui a montré qu’elle tenait la route ». A lui de trouver les ressources pour rebondir.

Conscient de son statut de favori, le perchiste s’échine à ne pas vouloir déroger à ses habitudes pour ne pas perturber son concours. « Je ne vais pas faire de zèle, lâche-t-il. J’ai commencé toutes mes compétitions entre 5,50 et 5,60m. Je ne vais pas arriver aux Jeux et me dire, « je vais partir sur une barre à 5,30m pour me rassurer. » Je veux rester sur les mêmes bases que cette année. » Et si Sergueï Bubka voit l’athlète de 25 ans avec la médaille d’or à Londres, Lavillenie pense que les compteurs seront remis à zéro sur le sautoir britannique. A lui de redresser la barre.

Le titre de l'encadré ici

Lavillenie dans son cocon jusqu’aux Jeux|||

Pour sa dernière semaine d’entrainement avant son départ pour les Jeux Olympiques (le 4 août), Renaud Lavillenie n’a pas modifié sa ligne de conduite. Le perchiste peaufine ses derniers réglages sur le centre sportif d’Aubière, proche de Clermont-Ferrand. « Il se met en mode concours pour les dernières séances qui nous restent avant de rejoindre Londres, souffle son entraineur, Damien Inocencio. On préfère rester dans notre cocon à Clermont plutôt que d'aller s'éparpiller. » Au menu, plus d’une cinquantaine de sauts pour le champion d’Europe en titre qui a testé un grand nombre de perches afin de retrouver ses sensations. Dans 16 jours, Lavillenie sera sur les tartans de Londres pour les qualifications du saut à la perche. Le compte à rebours est lancé.

Anthony Tallieu avec Nicolas Paolorsi