Le dernier hommage de la nation à Alain Mimoun

François Hollande - -
« De là où il est, Alain doit être fier. » Comme un grand nombre de personnalités du sport, Bernard Amsalem, le président de la Fédération française d’athlétisme, n’est pas resté insensible à l’hommage national rendu à Alain Mimoun, ce lundi matin, aux Invalides. Disparu le 23 juin dernier à l’âge de 92 ans, Mimoun n’était pas seulement l’incroyable athlète, sacré champion olympique du marathon à Melbourne en 1956. Il fut aussi un combattant de l’armée française lors de la Seconde Guerre mondiale qui connut notamment une grave blessure au pied en 1944 suite à un éclat d’obus. « Au-delà du sport, c’est presque une vie de roman », remarque Stéphane Diagana, champion du monde du 400 m haies (1997).
Voilà pourquoi le président de la République, François Hollande, a honoré de sa présence la cérémonie dans la cour d'honneur de l'Hôtel national des Invalides. « Il a bien retracé sa vie, affirme Michel Jazy, double champion d’Europe du 1500m en 1962 et 1966, et très proche d’Alain Mimoun. Avec les citations du général De Gaulle et de Jacques Chirac, c’était complet. Alain Mimoun ne jurait que par la France. Lors de « La Marseillaise » aujourd’hui, j’ai ressenti les mêmes émotions qu’en 1956 lorsqu’il a gagné sa médaille d’or (les deux hommes partageaient la même chambre lors de ces JO, ndlr). En voyant cela, il aurait eu la larme à l’œil, comme beaucoup d’entre nous. »
L’émotion de Pérec
Tous les représentant du sport français présents ce lundi matin ont donc rendu un hommage appuyé au champion mais aussi et surtout à l’homme. « C’était un combattant dans tous les sens du terme, souligne Ghani Yalouz, directeur technique national de l’athlétisme français. C’est un exemple d’intégration et d’humilité. Aujourd’hui est une journée difficile. » Très émue, Marie-José Perec, tenait aussi en très haute estime Alain Mimoun. « C’était un très bel hommage, confie « La Gazelle ». On n’a pas l’habitude d’être dans un tel lieu. C’était magnifique. »
Mehdi Baala tenait également à être présent pour un dernier adieu à la légende. « On a perdu un grand homme et un grand athlète, soupire le double champion d’Europe du 1500 m (2002, 2006). La famille de l’athlétisme se devait d’être là. Il a marqué l’histoire du pays par les armes puis par ses performances sportives. » Une vie hors normes dont sa fille Pascale, a profité jusqu’au bout. « Je l’ai vu dans son cercueil, raconte-t-elle. Il est embaumé. Il me parlait. On aurait dit qu’il me disait : « Voilà, j’ai tout fait pour la France. »
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