RMC Sport

Le marathon de Paris est-il trop cher ?

Le Running : Business royal ?

Le Running : Business royal ? - -

La 37e édition du marathon de Paris, qui aura lieu dimanche, devrait réaliser des bénéfices record. A l’heure où la course à pied s’impose comme le sport libre par excellence, le marathon est en passe de devenir un business important.

110 euros. Cela commence à faire une somme pour un courir un marathon. C’est la somme que les derniers participants ont dû débourser pour pouvoir s’inscrire à l’épreuve parisienne cette année. Invité samedi matin des Grandes Gueules du Sport, Laurent Boquillet relativise. « C’est 300£ à Londres (environ 350€) et 500$ à New York (environ 380 €). Je pense que nous sommes encore assez loin des grands marathons non ? », interroge le directeur du Meeting Areva, qui est également consultant running Amaury Sport Organisation (ASO), organisateur du marathon de Paris.

Certes, Paris reste un marathon très abordable par rapport aux autres épreuves du genre, mais tout de même. Alors que la plupart des ambassadeurs de ce nouveau phénomène sportif prônent l’aspect « free » et gratuit, certains chiffres interpellent. L’année dernière, le marathon de Paris a fait 4 millions d’euros de bénéfices. « Dans les 110 euros de frais d’inscription sont compris l’accueil, la sécurité, le nettoyage du parcours et le ravitaillement !, minimise Laurent Boquillet C’est tout le côté logistique de l’évènement que les coureurs paient. »

Vers un nouveau sport business ?

Pour organiser un évènement tel que le marathon de Paris, le groupe ASO mobilise plus de 200 partenaires. « Ici nous avons énormément de collaborateurs. Nous sommes une vraie entreprise ! On fait vivre de nombreuses personnes au travers de cette course. Il ne s’agit pas de services fantômes, ce sont des charges lourdes, poursuit Laurent Boquillet. Si, après les gens, trouvent cela trop cher, rien ne les empêchent de s’entraîner seul de leur côté et de courir quand bon leur semble. »

Depuis son explosion, le phénomène running compte plus de 6 millions de clients potentiels en France ! De quoi attirer les investisseurs. Quant à la question des bénéfices réalisés par le marathon, Laurent Boquillet reste lucide : « Evidemment que c’est un business rentable pour les organisateurs. A New York, les charges ne sont pas les mêmes qu’à Paris, c’est donc normal de voir les prix différer d’un pays à l’autre. Pour les gens, le marathon représente un rêve, une histoire. Chez ASO, on essaie d’amplifier chaque émotion pour que les gens qui se sont inscrits se disent que cela valait le coût de payer cette somme-là ! » A voir si la course à pied restera aussi « free » dans les prochaines années. Car il n’est pas sûr que les runners soient prêt à mettre n’importe quel prix pour réaliser leur rêve.