Le train bleu est lancé

Les relayeurs français à Daegu - -
Des éclats de rires, des vannes en série. Il ne fallait pas se fier aux apparences en visitant l’INSEP, samedi. Ce n’était pas une colonie de vacances de passage au bois de Vincennes qui étalait sa bonne humeur, mais une joyeuse troupe de spécialistes du relais 4x100m qui se préparait pour les Jeux Olympiques. A sept mois et demi du rendez-vous londonien, Vincent Clarico, l’entraîneur national de la discipline, avait convoqué huit athlètes pour répéter les gammes de cet exercice si particulier. Car en France, la vision n’a rien de commun avec la façon d’aborder le relais outre-Atlantique.
Champions d’Europe en 2010 à Barcelone et vice-champions du monde à Daegu l’été dernier, les Bleus récitent une méthode, une technique, qu’ignorent les Jamaïcains et les Américains, qui préfèrent se contenter de la pure vitesse individuelle des membres de leurs relais. « Le relais, ce n’est pas une addition de sprinteurs, explique Vincent Clarico. Les Américains se consacrent uniquement à leur valeur individuelle. On a vu ce que ça a donné à Daegu (le relais US a fait tomber le témoin dans la dernière transmission, ndlr). »
Clarico : « Désacraliser les JO »
Sans Christophe Lemaitre, leur numéro 1, retenu par des obligations médiatiques, Jimmy Vicaut, Teddy Tinmar et Yannick Lesourd, les trois autres héros de la Corée du Sud, ont partagé ce deuxième arrêt sur la route de Londres après un premier au mois de novembre avec Pierre-Alexis Pessonneaux, Emmanuel Biron, David Alerte, Mickaël Zeze et Guy-Elphege Anouman. « Vu que l’on ne se voit pas souvent, c’est un super moment dès que l’on se retrouve, confie Teddy Tinmar, avec son t-shirt de Daegu sur le dos. On se met à déconner très rapidement. On s’apprécie tous énormément. »
La clé de la réussite ? Pas seulement. Vincent Clarico leur fait travailler la gestuelle, essentielle pour grappiller des centièmes de seconde, mais aussi l’approche mentale avec la présence samedi de l’ancien handballeur Olivier Girault (champion olympique, du monde et d’Europe). « A travers des échanges de cette nature, on avance à grands pas vers Londres, se félicite l’entraîneur du relais. Cela nous permet de désacraliser un peu l’évènement ‘‘Jeux Olympiques’’. » Avec un objectif : que dans l’Eurostar, l’été prochain, les têtes et les jambes des relayeurs tricolores soient aussi légères que dans l’avion du retour de Daegu. Et les valises aussi pleines.