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Lemaitre fait sa rentrée des classes

Le double médaillé mondial a fait sa rentrée à l'IUT d'Annecy

Le double médaillé mondial a fait sa rentrée à l'IUT d'Annecy - -

Le médaillé de bronze des Mondiaux à Daegu a effectué, jeudi, sa rentrée des classes à l'IUT d'Annecy. Filière d'électrotechnique, avec spécialisation dans les énergies renouvelables. Un avenir en vert pour celui qui porte déjà haut le bleu de l'équipe de France.

« J’aurais voulu faire une rentrée plus discrète, mais on ne peut pas toujours faire ce qu’on veut… » Une dizaine de jours après son podium historique en finale du 200 m des Mondiaux coréens, Christophe Lemaitre, médaillé de bronze à Daegu, a fait sa rentrée des classes, sac à dos, avec ses quatorze camarades de promo à l’IUT d’Annecy – Université de Savoie. Une classe réduite pour un cursus de DUT en génie électrique et informatique industrielle (GEII), spécialement aménagé pour des étudiants en sport ou musique-études. Avec cours le matin, devoirs et entrainement le reste de la journée.

A 21 ans, la star du sprint français a bien tenté d’arriver dans l’amphithéâtre sur la pointe des pieds, mais il lui a été difficile de passer inaperçu parmi ses nouveaux partenaires. « Je l’ai vite reconnu quand je l’ai vu dans l’amphi, ça fait une sacrée impression, franchement…, s’enthousiasme Erwan. Je ne le pensais pas si grand, mais à part ça, il est comme à la télé, super simple. De toute façon, on va le laisser tranquille, on va même l’aider s’il a besoin pour qu’il réussisse ses études. »

Un écolo-sprinteur

Taiseux de nature, et à l’élocution parfois déroutante quand les micros se tendent, l’élève de Pierre Carraz se construit sagement une vie loin de ses foulées endiablées sur les tartans. « Pierrot (Pierre Carraz) m’a dit qu’il fallait que je m’occupe l’esprit avec autre chose (que l’athlétisme) parce qu’un pépin est vite arrivé, et qu’on gamberge vite quand on est blessé ou quand les résultats ne sont plus là. » Face à l’éphémère d’une carrière de sprinteur de haut niveau, le recordman de France du 100 m (9’’92) et du demi-tour de piste (19’’80) façonne ses humanités. « Je n’étais pas obligé, mais c’est un choix, c’est important pour la culture personnelle. »

Fan de Japon, Lemaitre a naturellement opté pour un cursus en rapport avec son penchant pour l’ingénierie. « C’est la voie que j’ai toujours voulu prendre, ça rejoint mon bac électrotechnique. » Ce DUT lui ouvrira des portes dans les métiers de l’électronique, l’informatique industrielle, les automatismes, et… les énergies renouvelables. Filière choisie, d’ailleurs, par notre écolo-sprinteur. Assuré de trouver du travail dans un secteur en plein essor, le Savoyard s’assure de ne pas avoir à « pointer à l’ANPE (Pole Emploi). » Dans l’immédiat, l’athlète a décidé de ranger ses pointes pendant « un mois ou deux », à l’exception du Décanation, le 18 à Nice. « La rentrée était plus importante, des gros meetings il y en a toute l’année. » Inscrit au calendrier de la vie à la fac, va-ton voir Lemaitre aux soirées étudiantes de l’IUT ? « Non, non, je n’ai pas pensé à ça, je préfère rester tranquillement dans mon coin. » « Low profile », on vous dit.

Le titre de l'encadré ici

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Une usine à champions
La direction de l’IUT d’Annecy – Université de Savoie en a l’habitude. Cette filière aménagée (200 élèves chaque année) a connu une belle réussite dans les sports d’hiver : 57 médailles mondiales, 27 olympiques, avec par exemple les biathlètes Vincent Jay et Marie-Laure Brunet, ou le snowboarder Tony Ramoin. « C’est un étudiant dans une section sport études », résume Gilles Moris, responsable de la promotion. « Je suis comme tous les autres, j’ai juste un autre statut », reprend Lemaitre. Profil bas, celui qui appartient dorénavant au cercle restreint des hommes les plus rapides du monde, court aussi après une tête bien pleine.