Lemaitre remet les gaz

Après un hiver décevant, Christophe Lemaitre a conclu le meeting de Montreuil en beauté lundi soir, en remportant le 200 m en 20''17. Il signe la cinquièle meilleure performance de la saison, à deux mois des Mondiaux de Moscou.

Christophe Lemaitre serait-il de retour à son meilleur niveau ? Au meeting de Montreuil, le recordman de France des 100 et 200m s’est en tous cas replacé dans la hiérarchie mondiale : avec un chrono de 20’’17 sur le demi-tour de piste, le Français a signé d’emblée la 5e meilleure performance mondiale de l’année. Une belle course donc, surtout que Lemaître a couru avec une petite gêne à l’adducteur gauche.

« J’ai fait un très bon temps, se réjouit Lemaitre. Les conditions n’étaient pas évidentes : il faisait très froid (environ 10°C, ndlr) et surtout, je n’ai pas pu me donner à fond dès le départ, parce que j’ai ressenti une gêne avant le départ. J’ai eu peur de partir à fond. Mais quand j’ai vu que ça allait à 30 m de la ligne, j’ai accéléré et j’ai vu que ça tenait sans problème. Sans cette gêne et cette appréhension, j’aurais pu aller plus vite. »

« L’impression que ça roulait tout seul ! »

Mais ni sa gêne à l’adducteur, ni le froid ne l’ont empêché de battre l’Américain Calesio Newman dans la dernière ligne droite. Christophe Lemaitre s’est rassuré et retrouve peu à peu ces sensations. « J’ai retrouvé mes sensations, surtout en sortie de virage : j’ai pu réaccélérer comme je voulais et j’avais l’impression que ça roulait tout seul ! A la fin, j’étais à peine fatigué : moins que l’année dernière en tous cas, où j’avais vraiment du mal à récupérer. C’est prometteur pour la suite de la saison sur 200m. Je suis sur mes bases de 2011 (médaillé de bronze aux Mondiaux de Daegu). Et je pense être capable de courir sous les 20'' cette saison. »

« La distance sur laquelle je me sens le meilleur »

De bon augure à un peu plus de deux mois des Mondiaux de Moscou. « Sur 200m, ça ouvre des perspectives intéressantes. C’est la distance sur laquelle je me sens le meilleur. Surtout que pour l’instant cette saison, au niveau mondial, personne n’est descendu en dessous des 20’’ donc je suis dans la lutte avec mes adversaires directs. Après, j’attends de voir les leaders de la discipline comme Bolt ou Blake pour avoir une idée de ce qui m’attend réellement cet été. »

Prochaine étape pour le sprinteur d’Aix-les-Bains : le 100 m à Rabat, au Maroc, dimanche. Une distance sur laquelle il est encore à la peine cette saison mais qui lui tient à cœur. « Normalement, sur 100m, je suis capable de courir en moins de 10’’ cette saison. Après, je ne sais pas si je vais pouvoir le faire dès Rabat. Mais à moi de refaire ce que j’ai fait il y a 2 ans. » Pour pouvoir rêver d’une double médaille à Moscou…

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Apolline Bouchery, avec Nicolas Paolorsi