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Longuèvre : « Forcément un doute sur le sprint »

Renaud Longuèvre

Renaud Longuèvre - -

Le manager de l’équipe de France d’athlétisme se réjouit des révélations de dopage de Tyson Gay et d’Asafa Powell. Si elles confirment le bon travail de la lutte antidopage, elles n’occultent pas pour autant, selon lui, toute suspicion chez les autres coureurs.

Renaud, quel regard portez-vous sur les récentes révélations de dopage au sein du sprint mondial ?

On peste, on râle très souvent. Mais quand certains tombent, on est quand même obliger de se réjouir. Il y a une lutte antidopage, une chasse qui est menée et elle est efficace. On entendait très souvent que l’IAAF et les fédérations ne voulaient pas tuer la poule aux œufs d’or, que les têtes les plus connues étaient protégées. La preuve que non, même quand on s’appelle Tyson Gay et que l’on est en position d’offrir le 100m le plus alléchant aux championnats du monde de Moscou (10-18 août) aux côtés d’Usain Bolt. Les Mondiaux perdent de leur intérêt sur le 100 m. Mais on peut, je le répète, se réjouir que l’on attrape les tricheurs.

En l’occurrence, c’est la cascade d’annonces - Tyson Gay et cinq athlètes jamaïcains - qui surprend tout le monde ?

Je suis aussi surpris que vous. On entendait les bruits courir avec le DTN Ghani Yalouz, le président Bernard Amsellem et le reste de la commission de sélection dans les sous-sols de la Fédération, alors qu’on était en train de sélectionner les athlètes pour Moscou et rendre une première liste. On a vu les dépêches tomber et je vous l’avoue, ça fait très, très bizarre.

Du coup, peut-on douter d’Usain Bolt ?

De toute façon, on a forcément le doute sur le sprint quand on regarde la liste de ceux qui se sont fait prendre : Ben Johnson en 1988, Dwayne Chambers, l’affaire Balco, Marion Jones, les rumeurs qu’il y avait eu sur Carl Lewis, Lindford Christie qui se fait attraper après son arrêt de carrière en faisant une compétition mineure… L’épreuve du sprint est entachée. J’ai lu le bouquin de Ben Johnson où son entraîneur raconte que son coureur avait commencé à prendre des anabolisants sept ans avant de se faire prendre. Il est passé au travers de tous les contrôles avant 1988. Les tricheurs ont toujours un temps d’avance sur la patrouille. Mais la morale quand même, c’est que la patrouille reste une menace et finit toujours pas les attraper.

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