Marathon de Boston : Trois morts et des questions

Des attentats meurtriers à Boston - -
20h45 heure française, deux explosions détonnent dans les rues de Boston au niveau de la ligne d’arrivée du plus vieux marathon du monde. Rapidement, l’Amérique est sous le choc. Ce qui ressemble à un acte terroriste plonge immédiatement le pays -et le monde- dans la confusion la plus totale. On parle d’abord d’une vingtaine de blessés. Puis les chiffres se précisent et l’atmosphère s’alourdit encore.
Sous les yeux des familles des victimes de la tuerie de Newtown, invitées d'honneur d’une course qui leur était dédiée, trois personnes ont trouvé la mort. Pire encore, l’une des victimes est un enfant de huit ans. Les chiffres concernant les blessés sont également impressionnants et passent vite à 40, puis 70 et 90, dont six dans un état jugé critique, selon les médias américains. Plus inquiétant, deux appareils explosifs ont également été retrouvés, non-détonnés, dans les rues de la ville du Massachussetts.
Plus de 150 Français inscrits
Selon le site internet du marathon de Boston, 158 Français étaient inscrits pour l’épreuve, courue par 23 326 participants. Parmi eux, seulement 17 584 ont terminé la course, quand 4 496 n’ont pas passé le 40e kilomètre. Le restaurateur Jean-Baptiste Macabiès, qui possède un établissement non loin de la ligne d’arrivée, a livré son témoignage sur l’antenne de BFM TV. « Pour avoir vécu AZF (une usine chimique avait explosé à Toulouse le 21 septembre 2001, ndlr), ça m’a remis dans le même état psychologique. Les explosions ont été moins fortes mais elles sont dirigées directement vers la population et c’est d’autant plus effrayant. Je suis sous le choc. » Une troisième explosion a été observée dans la bibliothèque JFK de la ville, mais a finalement été dissociée des premiers incidents. Elle pourrait être liée à un incendie, mais la police ne semble pas savoir exactement de quoi il retourne.
Un grand flou
En attendant que les questions trouvent des réponses, les précautions sont activées partout dans le pays. Los Angeles et New York renforcent leurs patrouilles dans les rues tandis que la Maison Blanche est sécurisée. Le président américain Barack Obama ordonne que toutes les mesures nécessaires soient prises pour enquêter et faire face aux conséquences de cet événement, comme l’affirme un responsable américain. Selon l’envoyé spécial de BFM TV aux États-Unis, citant une source policière, les réseaux de téléphone portable sont coupés à Boston pour éviter le déclenchement de bombes à distance. Le survol des avions au-dessus de la ville a également été restreint. Bill Keating, député républicain du Massachusetts, également membre de la commission de sécurité intérieure des Etats-Unis, déclare à un journaliste de CNN que les attaques sont « sophistiquées, organisées et planifiées ».
De la salle de presse de la Maison Blanche, d’où il s’exprime à 00h10, heure française, le président américain Barack Obama ne rentre pas autant dans les détails, préférant ne pas faire mystère des interrogations qui demeurent, expliquant que le gouvernement n’a « pas encore toutes les réponses ». S’il n’utilise à aucun moment le mot de « terrorisme » et encourage à ne pas tirer de conclusions trop hâtives, il assure que les responsables des explosions « sentiront peser sur eux tout le poids de la justice ». Avant de terminer par un message de fermeté : « Nous irons jusqu’au bout, nous trouverons les coupables et nous saurons pourquoi ils ont fait cela. » Pourquoi, c’est bien la question dans toutes les têtes. Car, alors que la nuit tombait sur Boston, les Etats-Unis ne savaient toujours pas qui venait de les attaquer.
Le plan de la ligne d'arrivée où les explosions ont eu lieu (Boston Globe)
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