RMC Sport

Marathon de Paris : la revanche de Muriel, la lanterne (presque) rouge

Muriel Hatem au Marathon de Paris, entourée de son fils (à gauche) et de son compagnon (à droite).

Muriel Hatem au Marathon de Paris, entourée de son fils (à gauche) et de son compagnon (à droite). - DR

Il y a un an, Muriel Hatem terminait son premier marathon (celui de Paris) dans les profondeurs du classement (38 560e sur 38 673), la voiture-balai aux trousses et le moral dans les chaussettes. Un an plus tard, elle remet ça. Pas échaudée par sa douloureuse expérience de l’an passé, mais bien déterminée à laver l’affront.

Depuis plusieurs mois, ils sont plus de 50 000 à avoir coché la date du 12 avril sur leur calendrier. 50 000 à manger, dormir, penser « Marathon de Paris ». Quand certains se fixent des objectifs chronométriques, d’autres souhaitent simplement boucler les 42,195 km. Muriel Hatem était dans cette optique l’année dernière, lors de sa première participation à l’épreuve qui l’a vue franchir la ligne arrivée au bout d’un long calvaire qui aura duré 6h21. Pour finalement terminer 38 560e sur 38 673 finishers.

« Tout le monde souffre dans un marathon, raconte cette triathlète de 51 ans qui n’avait disputé jusqu’alors que des semi-marathons. Même le Kenyan qui arrive le premier en un peu plus de 2h, souffre à sa façon. Moi aussi, j’ai souffert… mais plus longtemps ! C’est la grosse différence. Je suis partie euphorique. Tout s’est bien passé jusqu’à la moitié puis après, j’ai flanché petit à petit, avec des crampes au 28e km. Là, c’est le mental qui a pris le relais ». Cette femme active (fondatrice du magazine Santé Sport Mag) explique même qu’il lui était moins douloureux de courir (« du piétinement sautillé ») que de marcher. C’est dire sa souffrance.

Elle ne voulait plus entendre parler de marathon

Pourtant, Muriel Hatem n’a pas songé une seule seconde à abandonner sa course. Même quand les ravitaillements se faisaient de plus en plus rares pour ne pas dire absents, même quand la ferveur diminuait, et même quand la circulation rouvrait au fur et à mesure que la voiture-balai se faisait sentir derrière la primo-marathonienne. « Tout au long du parcours, j’avais des amis, de la famille qui étaient placés à différents kilomètres et qui m’ont soutenue. Puis, c’est idiot, mais je voulais aller au bout et avoir ma médaille autour du cou. Le reste était vraiment très accessoire. »

Muriel Hatem
Muriel Hatem © DR

L’histoire est belle, elle aurait très bien pu s’arrêter là. Mais celle qui partage désormais sa vie entre Paris et Marseille voulait y ajouter un nouveau chapitre. Alors qu’elle ne voulait plus entendre parler de marathon parce qu’échaudée par sa première expérience, Muriel s’est finalement laissée prendre au jeu d’un second marathon. « Une amie travaillant avec ASICS, qui a mis en place le Challeng’elles (entrainements personnalisés pour préparer les femmes au marathon de Paris, ndlr) m’a sollicitée. Je me suis laissée tenter en me disant que je devais prendre ma revanche, tout simplement ».

« Prendre une belle revanche »

Si elle reconnaît que l’entrainement pour son premier marathon avait été « pépère », celui qu’elle suit depuis janvier lui donne confiance. « J’ai vraiment hâte de faire ce deuxième marathon et de prendre une belle revanche sur le premier. Je ne peux pas faire pire que 6h21 donc je ferai forcément mieux, et c’est déjà pas mal. » Et d’avouer : « je veux connaître ce sentiment d’euphorie à l’arrivée dont tout le monde m’a parlé, et qui m’a manqué lors de ce premier marathon ». Ovation, haie d’honneur et grand frisson. C’est le seul mal qu’on lui souhaite.

A.Malonga et G.Mathieu