Mekhissi : « J’ai aussi mes chances sur 1500 mètres »

Mahiedine Mekhissi - -
Mahiedine, vous disputez le 3000 mètres steeple. Cette épreuve reste-t-elle votre priorité ?
C’est vrai que ma priorité reste le 3 000 mètres steeple et de conserver mon titre de champion d’Europe. Après, pourquoi ne pas enchaîner le 1500 mètres derrière sans se mettre de pression, pour se faire plaisir ? Je me dis « vas-y Mahiedine, prend ce qu’il y a à prendre derrière ».
A quel moment prendrez-votre décision de participer au 1500m ? Après le 3000m steeple ?
C’est ça. Pour l’instant ma priorité c’est le 3000 mètres steeple. Souvent quand tu gagnes une médaille, tu ne dors pas le soir et le lendemain tu enchaînes le 1500 mètres. Ce n’est pas facile. Je me déciderai le soir-même.
On sent que cela vous titille de faire ce doublé, non ?
Bien sûr, moi je suis un compétiteur. Je suis un champion. J’aime bien me lancer de nouveaux défis. Celui-là n’est pas facile mais pourquoi pas ?
Qui a pris cette décision, un membre du staff ?
Non, moi-même parce que je suis un champion et je sais que j’en suis capable. Je sais que j’ai mes chances sur 1500 mètres et sur 3000 mètres steeple et c’est pour ça que je me dis : « pourquoi pas tenter les deux pour une fois ? ». J’ai toujours aimé ces deux disciplines. Et je n’ai jamais eu la chance de tenter de faire un doublé. Et cette année, le programme me le permet. C’est le moment ou jamais.
Quelle est la tendance ?
Pour l’instant dans ma tête, je me dis que je vais le faire. Il faut se préparer mentalement et ne pas tomber dans le piège de vouloir se préserver lors du 3000 mètres steeple pour le 1500 mètres du lendemain. Là, je peux me faire avoir. C’est trouver le juste milieu pour ne pas laisser trop de jus aussi.
Il y a aussi une grosse émulation avec le nombre de médailles (18) de Barcelone qui peut être battu...
La DTN nous a annoncé que l’objectif, c’était de battre ce record de médailles. Il est à 18. Il faut savoir qu’il y a quatre ans, l’équipe de France était plus jeune. On a muri, on a 4 ans de plus. On a tous progressé. Et je pense que c’est possible de battre ce record.
Déjà, si vous-même en ramenez deux...
C’est pour ça, j’essaye de récolter le maximum de médailles pour l’équipe de France.
Vous avez grandi en quatre ans mais on a l'impression qu'il y a toujours la même ambiance au sein de l'équipe de France. Le ressentez-vous ?
Oui, il y a aussi des petits nouveaux qui sont arrivés comme Pascal Martinot-Lagarde. Et ça fait plaisir de voir un groupe puissant, conquérant comme ça. Quand on regarde les bilans, avant il n’y avait que trois ou quatre médailles. Là on vise une vingtaine de médailles. C’est tout à fait différent.
Ces dernières semaines vous étiez avec Mo Farah à Font-Romeu, qu'est-ce que ça vous apporte ?
Il me disait qu’il préparait les jeux du Commonwealth. Je l’ai vu à l’entraînement, il n’était pas en forme. Je ne pensais pas qu’il puisse prétendre à la victoire. Et plus les jours passaient, plus il se sentait bien. Je l’ai vu récemment, il commence à retrouver son niveau de Londres. Il va être dur à battre sur 10 000 mètres.
A lire aussi :
>> Championnats d'Europe : Pourquoi les Bleus sont ambitieux >> EN VIDEO - La terrible défaillance d'une marathonienne aux Jeux du Commonwealth >> Les Bleus sont à Zurich