Mondiaux d'athlétisme: Mélina Robert-Michon veut changer de disque après la déception de Tokyo

"Je n’ai jamais pensé à abandonner ou baisser les bras… Mais il m’a fallu beaucoup de temps pour digérer. Du temps, tout simplement." Mélina Robert-Michon, malgré son palmarès et son expérience, a très mal vécu son élimination en qualifications lors des derniers Jeux Olympiques de Tokyo. Avec un lancer à 60m88, il lui a manqué 40cm pour se qualifier en finale. Si peu et pourtant abyssal pour la plus capée des athlètes tricolores. "Ça a été très difficile. Je n’avais plus l’habitude de rester sur une déception. Ma dernière élimination en qualification, c’était en 2006. Il a fallu que je me reconstruise, digérer. Je répète, cela a été très dur." Elle a surtout souffert de l’imaginaire du grand public, commençant à douter de la capacité d’une athlète de plus de 40 ans à performer encore au plus haut niveau. "Je ne suis pas finie, je suis encore compétitive."
Des compétitions moyennes, le COVID, une année à oublier
Les doutes entourent encore la forme de Mélina Robert-Michon. Elle n’a pas réussi les minima imposés par la Fédération Française d’Athlétisme, "pour la première fois de [sa] carrière" mais a été sélectionné grâce à son ranking, dans le top 20 mondial. "Si je suis venu à Eugene, c’est que je sens que les choses se mettent en place. Cela a été une année compliquée, avec des compétitions où les conditions n’étaient pas idéales, puis j’ai eu le COVID. Mais je suis contente, car le stage pré-mondiaux a été très bon. Cela faisait longtemps que je n’avais pas eu d’aussi bonnes sensations." Il faudra de toute façon faire bien que son meilleur lancer de 2022, à savoir 62m61 chez elle à Vénissieux à la fin du mois de mai. "Il n’y pas de secret, il faut lancer beaucoup plus loin, avec l’objectif de rentrer dans le top 8 pour solder l’échec de Tokyo."
Serge Debié prend du recul, son compagnon pour l’emmener jusqu’à Paris 2024
Mélina Robert-Michon veut relancer la machine pour l’emmener dans les meilleures conditions vers les Jeux Olympiques de Paris 2024. Pour cela, elle a choisi son compagnon Loïc Fournet pour l’entraîner au quotidien, son mentor Serge Debié, l’homme de tous les succès, prenant un peu de recul. "Mais Serge est avec nous à Eugene pour donner les ultimes conseils à Loïc, comment appréhender un grand championnat." Une cellule familiale qui doit redonner confiance à la plus titrée des championnes françaises (37 titres nationaux été et hiver confondus). Il faudra faire fort quoi qu’il arrive dans une discipline où les meilleures lancent à plus de 70 mètres, au-delà du record de Robert-Michon. L’américaine Valarie Allman, la Croate Sandra Perkovic et l’Allemande Kristin Pudenz semblent largement au-dessus du lot. Début de réponse dans la nuit de lundi à mardi à partir de 3h35, pour le groupe B des qualifications du Disque.