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Pierre Sedze, le speaker qui monte

Pierre Sedze, ici lors du Run In Lyon 2014.

Pierre Sedze, ici lors du Run In Lyon 2014. - DR

A 28 ans, Pierre Sedze est le speaker dont la cote ne cesse de grimper dans le monde du running. Nouvelle voix sur de multiples épreuves, ce Palois débordant d’énergie sera le grand animateur du Salon du running, qui ouvre ses portes ce jeudi au Parc des Expo de Paris. En attendant de tenir le micro lors des 10km L’Equipe, le Mud Day, le B2RUN, les 20km de Paris ou encore du Run In Lyon. Interview d’un passionné qui marche sur les traces de Marc Maury et Daniel Mangeas.

Comment devient-on speaker officiel de courses ?

J’ai toujours suivi de près ou de loin le sport. C’est lié à des souvenirs d’enfance et de famille, et en partie grâce à mon papa, qui m’amenait sur le Tour de France, sur des épreuves de course à pied, des matches de ProA avec l’Elan Béarnais/Pau Orthez, la Section paloise,… J’ai donc été pris tout gamin dans l’effervescence d’un show sportif, dans l’ambiance, dans le jeu. C’est le fil rouge de mon parcours professionnel puisqu’ensuite, j’ai commencé à l’âge de 17 ans à travailler dans une radio associative (de 2004 à 2008). Une agence de communication à Pau m’a alors entendu à la radio, m’a contacté et m’a proposé dans un premier temps d’animer dans des supermarchés et des foires. Avant d’intégrer la caravane du Tour de France pour animer la caravane Cochonou.

Le début de votre grande aventure comme speaker…

Le Tour de France a été une étape fondatrice en 2010. Là, tout s’est enchainé. En 2012, je travaille pour ASO (Amaury Sport Organisation, notamment organisateur du marathon et semi de Paris) comme chargé de communication web. Et banco, on me propose de me tester comme speaker lors de la 3e édition des 10km L’Equipe. Ca a tellement bien marché qu’on m’a alors contacté spontanément. L’effet boule de neige.

Une nouvelle vie s’est alors ouverte à vous ?

Oui, mais tout cela a également été fondateur pour moi en tant que personne puisqu’au-delà des sensations et des vibrations que j’avais en tant que speaker, je me suis remis au sport et mis à courir. J’estime que pour être légitime, il faut comprendre la souffrance des uns et des autres.

C’est tout à votre honneur de vous mettre au diapason des coureurs...

Même si parfois pendant la course on fait des interventions banales, tu as envie de rebondir, d’expliquer que le mental peut te faire défaut, de partager ton expérience… C’est donc un plus d’avoir vécu des choses en course à pied. Je me sens beaucoup plus légitime.

Combien d’épreuves avez-vous commentées jusqu’à présent ?

Une bonne quinzaine mais cette année, je vais doubler mon nombre de courses. Je serai sur des semis, des 10km, des courses fun comme la Color Me Rad,… Des formats de courses différents dans toute la France.

Adaptez-vous votre style en fonction des épreuves que vous commentez ?

La façon de présenter est différente mais au final, l’objectif comme ce que tu vas communiquer restent les mêmes : faire partager le plaisir de se retrouver autour du running.

Comment préparez-vous vos courses ? Etes-vous briefé en amont ?

En général, j’ai carte blanche. Je lis les dossiers de presse, je vais sur internet et les réseaux sociaux car il y a beaucoup de communautés de coureurs, pour m’informer au maximum et sentir le ressenti des participants. Mais je ne prépare pas de fiches. Parfois, on me briefe en fonction de la philosophie de l’événement. Mais pour tous les organisateurs, l’objectif reste le même : donner du plaisir aux coureurs. Moi, en tout cas, je m’éloigne de plus en plus du discours de performance. Je suis là pour communiquer les valeurs du running. J’essaye de prêcher la bonne parole, de faire en sorte qu’il y ait une communion. Parfois même, je suis ému par les derniers qui franchissent la ligne d’arrivée, la musique qui monte avant le départ et qui met tout le monde en transe,… C’est génial ! C’est une adrénaline de dingue !

Durant trois jours, vous allez animer le Salon du running. Grosse pression ?

C’est un plaisir d’être associé à un tel événement. Après, faut assurer, mais il n’y a pas de raison. Je resterai moi-même. Je présenterai le Salon du running comme une compétition. Ca va être trois jours de dingue.

C’est quoi votre style ?

Je pense que je casse pas mal les codes des speakers traditionnels. Je peux chanter, danser. J’interpelle plus les gens, j’essaye de copiner. Les foires, la caravane du Tour, c’est très fondateur pour cela : tu es en face des spectateurs. Je viens surtout en complément du speaker un peu plus traditionnel car il est aussi légitime que moi, avec son discours un peu plus axé sur la performance alors que moi, je m’adresse moins aux élites.

Lors du dernier semi-marathon de Paris.
Lors du dernier semi-marathon de Paris. © F.Poirier
G.Mathieu