RMC Sport

RMC Running: existe-t-il une morphologie type du runner ?

-

- - -

Grand, petit, quelle différence en course ? Tout dépend de la discipline, fond, demi-fond ou sprint, comme nous l’explique Stéphane Diagana, notre ambassadeur RMC Running. Il nous livre les clés du morphotype idéal du marathonien.

« Si on regarde le top 5 du marathon hommes, la taille moyenne est d’1,69 m. Si on regarde le top 5 du 1500 m, on gagne sept centimètres puisqu’on est à 1,76 m. Et sur le 100 m, on est à 1,85 m. Chez les femmes, c’est pareil : 1,61 m au marathon, 1,68 m au 100 m. Ça veut donc clairement dire que plus on est dans la durée de l’effort, plus la taille devient un handicap parce que le poids devient un handicap.

Sur le sprint, ça peut être un avantage parce qu’il y a cette phase d’accélération où la grande taille crée un déséquilibre avant. On a un centre de gravité plus haut, même si ça pose des problèmes musculaires. Et surtout, on n’a pas de problème d’endurance, même si on a du muscle, du volume. Par contre, sur les longues distances, ça se complique. Parce que quand on a de longs tibias, on a les masses assez éloignées du genou, on a souvent de grands pieds. Pour peu qu’on ait de bons mollets, le centre de gravité est descendu vers les pieds. Donc à chaque fois qu’on lance la jambe devant, l’étirement sur les ischio-jambiers est plus fort.

« Renforcer les ischios quand on est grand »

Au-delà de la taille, c’est la longueur des jambes qu’il faut retenir. Il y a des gens qui sont grands mais qui ont plutôt un torse grand et des jambes plus courtes. Exemple par l’absurde : imaginons que la partie entre la jambe et le pied fasse 1,50 m. En étendant la jambe, le pied est très loin du genou et les efforts sur les muscles postérieurs de la cuisse pour ramener le pied sont plus forts. De la même façon, imaginons faire des squats avec des fémurs de 2 m. Il y a une fatigue et les grands gabarits sur les longues distances sont désavantagés. Quand on est grand, l’idée est de renforcer les ischios, surtout si on est grand et pas longiligne, et la charnière dorso-lombaire.

Certains grands arrivent à s’en sortir. Kimetto, par exemple, mesure 1,82 m et a été recordman du monde du marathon en 2h03’23. Mais ce qui explique qu’ils y arrivent, c’est qu’ils sont légers et ont des chevilles très fines. Pour résumer, en marathon, si vous êtes grand, mieux vaut avoir des pieds petits et des chevilles fines. C’est probablement ce qui explique les performances de Kimetto. »