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Tamgho : « Je pense mériter mieux »

Teddy Tamgho s'entraîne maintenant sous la houlette d'Ivan Pedroso

Teddy Tamgho s'entraîne maintenant sous la houlette d'Ivan Pedroso - -

Depuis trois semaines, le triple sauteur Teddy Tamgho s’entraîne en Espagne sous les ordres du Cubain Ivan Pedroso, légende du saut en longueur. Le troisième performeur de tous les temps de sa discipline (17m98), révélation européenne de l’année 2010, est partagé entre fierté, frustration et ambition.

Teddy Tamgho, comment se passent ces débuts dans votre nouveau cadre de vie et d’entraînement à Alicante, sur le littoral méditerranéen espagnol ?
Ça fait trois semaines que je suis arrivé. Je suis logé à dix minutes du stade et deux minutes de la salle de musculation. On a repris par du conditionnement physique. La semaine dernière c’était un peu difficile. On sort de tests physiques. Le gros travail va commencer maintenant.

Qu’est ce qui change par rapport à ce que vous avez connu avec votre ancien entraîneur, Jean-Hervé Stievenart ?
C’est basé sur beaucoup de physique et beaucoup de technique en même temps. Après, c’est trop tôt pour dire si c’est la bonne méthode. Il faut d’abord bien travailler et attendre de voir ce que ça donne en compétition pour émettre un jugement. Quand c’est nouveau, on aime bien. Il y a un bon feeling.

Y-a-t-il déjà une complicité avec Ivan Pedroso ?
Quand on a un ancien grand champion, une légende de l’athlétisme qui vous entraîne, c’est normal qu’une certaine complicité arrive. C’est comme un transfert d’expérience qui se fait avec moi qui ai sauté 17m98.

Doubler longueur et triple saut ? « Trop tôt pour le dire »

L’adaptation à l’Espagne n’est-elle pas trop difficile ?
Je me débrouille. A l’école, j’ai fait espagnol. Je m’y étais préparé en sachant que je venais ici. La vie est tranquille. Je m’entraîne, je me repose, je fais mes soins et je prends mes cours d’espagnol. Pour l’instant, je ne suis pas encore rentré en France. J’ai déjà fait des progrès en trois semaines. Il faut que je continue pour avoir une oreille espagnole.

Vos désirs de doubler triple saut et longueur sont toujours là ?
Ça me trotte dans la tête mais il est trop tôt pour dire si je vais le faire.

Avec le recul, quel regard portez-vous sur votre saison 2010 marquée par un titre mondial indoor, un saut à 17m98 et une troisième place aux championnats d’Europe ?
L’année ne s’est pas mal passée. Je me suis loupé en finale des « Europe », ce qui a fait baisser ma note. Les 17m98 sont la troisième performance de tous les temps mais ça ne donne pas encore un titre européen. Ça salit un peu la performance.

Samedi, vous allez recevoir à Belgrade le prix de la révélation européenne de l’année. Quelle impression cela vous fait ?
Je ne pense pas être une révélation. J’ai fait 17m58 à 18 ans. Ce n’est pas cette année que je suis une révélation. Je pense avoir déjà confirmé. Je pense mériter mieux mais si les votants ont dit que je ne méritais pas plus… Je prends ce qu’on me donne.

Propos recueillis par Antoine Arlot