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Tamgho s’en sort bien

Teddy Tamgho

Teddy Tamgho - -

Le recordman du monde en salle du triple saut a été suspendu six mois ferme par la commission de discipline de la FFA pour « faits violents avérés et partiellement reconnus. » La Fédération a fait en sorte que l’athlète puisse participer aux Interclubs, aux championnats de France et surtout, aux JO de Londres.

C’était parole contre parole, et celle des victimes a porté plus haut. Accusé de violence physique par deux athlètes et un encadrant du CREPS de Boulouris (Var), pour des faits survenus à la mi-octobre, l’athlète Français s’est vu infliger par la commission de discipline de la Fédération française d’athlétisme (FFA) un an de suspension de compétition dont six mois ferme. Cinq mois après le précédent Mekhissi-Baala, les deux fondeurs qui s’étaient battu comme des chiffonniers devant les caméras du meeting Diamond League de Monaco, la Fédération a dû une nouvelle fois sanctionner un de ses fleurons, potentiellement médaillable aux prochains Jeux Olympiques de Londres. Devant le caractère indéniable des faits reprochés au recordman en salle du triple saut (17,92m), les membres de la commission ont sévi… en ménageant la chèvre et le chou.

« Je regrette, mais il n’y a pas eu mort d’homme »

Tamgho est privé de sautoirs à compter du 18 novembre (date de la saisine de la commission par le président de la FFA, Bernard Amsalem, NDLR), et non du 20 décembre ce qui l’aurait privé des championnats de France à Angers (15-17 juin), passage obligé en vue des Jeux. A la place, le sociétaire du CA Montreuil 93 pourra participer aux Interclubs (20 mai) et aux « France ». Même si l’aménagement de la sanction prive le Francilien de deux meetings, la Fédération a fait en sorte que son poulain ne soit pas KO pour les JO. « On n’a pas voulu sa mort sportive », a déclaré Christian Roggemans, président de la commission de discipline. « Je regrette ce qui s’est passé, mais il n’y a pas eu mort d’homme, a simplement réagi l’athlète. Je vais maintenant rester dans mon coin, c’est ce que j’ai de mieux à faire. » Tamgho, déjà dans le collimateur en 2008 pour une première agression, avait bénéficié de la mansuétude de la FFA. Cette fois, l’instance n’a pas fermé les yeux. Pas sûr que la star du triple saut français en ait terminé avec les audiences. Les victimes ont déposé deux plaintes aux commissariats de Toulon et de Saint-Raphaël. Et tout porte à croire que Tamgho devra se présenter devant les tribunaux civils.