RMC Sport

Une valse à 70 000 pieds

-

- - -

Ils seront environ 35 000 dimanche à s’élancer sur le tracé du 36e marathon de Paris (à partir de 8h45), prêts à défier la mythique distance des 42,195km. Un évènement populaire suivi par des dizaines de milliers de spectateurs.

Si François Hollande au Château de Vincennes, et Nicolas Sarkozy à la Concorde, se sont lancés dans la lutte à la plus grosse affluence à l’occasion de leurs meetings en plein air, l’évènement le plus populaire dans la capitale ce dimanche rassemblera 250 000 gorges venus soutenir 35 000 candidats à l’effort. Le marathon de Paris : un rendez-vous devenu l’un des évènements phares de l’agenda sportif de la capitale : « Le nombre de participants grimpe tous les ans, se réjouit Thomas Delpeuch, responsable organisation chez ASO. Il fait désormais partie des cinq gros marathons internationaux avec Londres, Chicago, New-York et Berlin. C’est une grosse fête. On est là sur du sport-tourisme. On vient à la fois visiter la ville, et avoir un grand moment de défi. »

Pour accompagner dans les meilleures conditions les participants, l’organisation a vu les choses en grand. 18 000 tonnes d’oranges, presqu’autant de bananes, 456 000 bouteilles d’eau ou encore 40 000 éponges seront distribuées sur les neuf stands de ravitaillement qui jalonnent le parcours. Un apport indispensable pour les coureurs, à l’image de Daniel qui participera à son 3e marathon : « Je suis un peu angoissé. Je sais qu’à 30 kilomètres, j’aurais des crampes. » Pour l’encourager, 80 groupes de musiques sont attendus pour faire grimper la température, alors que la météo annonce des conditions instables et plutôt froides.

Diagana : « Ne pas écouter les conseils des autres »

Bizuth de l’épreuve, Thomas s’attaque pour la première fois au 42,195km. « J’ai suivi un entrainement intensif, raconte le jeune homme. Avec un régime spécial et beaucoup de sommeil. Je suis en pleine forme, j’espère juste terminer. Peu importe le temps. » Même son de cloche chez l’expérimenté Vincent qui prendra lui le départ pour la 5e fois : « Ça va être très dur, c’est toujours un exploit de finir. C’est une joie immense à la fin et peu importe si on a besoin après de récupérer pendant une ou deux semaines. »

Au milieu de la foule d’anonymes, Stéphane Diagana sera l’un des visages connus prêt à relever le défi. Ses clefs pour réussir ? « Ne pas écouter les conseils des autres, lance le champion du monde du 400m haies (1997). Il faut se concentrer sur sa préparation, ses habitudes. Un marathon, c’est très exigeant. Il faut garder du jus, s’amuser. » Prendre du plaisir dans la souffrance, la recette du marathon est connue. La ligne d’arrivée est à ce prix.

Le titre de l'encadré ici

En route pour 42,195 km d’efforts|||

Les 35 000 participants au 36e marathon de Paris ont rendez-vous dimanche matin sur les Champs-Elysées d’où ils s’élanceront à partir de 8h45 pour 42,195 km d’efforts dans les rues de la Capitale. Cap à l’est pour la troupe qui empruntera d’abord la rue de Rivoli, direction la Place de la Bastille, pour ensuite traverser le 12e arrondissement avant d’avaler une large boucle dans le bois de Vincennes. La célèbre ‘ligne bleue’, qui trace la meilleure trajectoire du parcours, conduira ensuite les coureurs sur les quais de Seine, pour une longue traversée de la Capitale d’est en ouest. Le dernier quart de la course aura pour théâtre le bois de Boulogne, ultime difficulté avant la délivrance de la ligne d’arrivée avenue Foch. Les meilleurs tenteront d’abattre le record de la course détenu par le Kenyan Vincent Kipruto en 2 heures 5 minutes et 57 secondes (2009). Pour la foule des forçats anonymes détenteurs du précieux dossard, acquis en moyenne pour une somme de 100€, l’objectif sera d’abord d’aller au bout, avec le soutien des 250 000 spectateurs attendus tout au long du parcours.

Sylvain Reignault