RMC Sport

A la conquête de l'Inde

Sebastian Vettel

Sebastian Vettel - -

Après la Chine, Singapour ou encore la Corée du Sud, la F1 découvre un nouveau territoire asiatique ce week-end au « Buddh International Circuit », à une cinquantaine de kilomètres de Delhi. L'Inde jouera la carte de la ferveur populaire pour séduire les stars de la discipline.

Quand il régnait sur la F1, « Schumi » cultivait le paradoxe d’un rayonnement médiatique mondial dans un sport d’essence européenne. Michael Schumacher brillait sur le Vieux-Continent et sa légende s’exportait à des milliers de kilomètres de là, dans des pays qui rêvaient de F1 mais n’avaient pas les moyens d’accueillir les stars du paddock. Aujourd’hui, l’Allemand collectionne les visas. Et plus comme simple touriste. Après la Chine, Singapour ou encore la Corée du Sud, c’est un autre territoire asiatique qui s’ouvre à la F1. Et pas n’importe lequel.

Avec 1,2 milliard d’habitants et un taux de croissance de 8%, l’Inde ressemble à un paradis pour les constructeurs automobiles européens. « Ce Grand Prix est un symbole de la croissance économique de l’Inde au cours des deux dernières décennies, confirme Askari Zaidi, le vice-président du groupe privé (Jaypee Group) qui finance toute l’organisation, l’Etat se contentant de prélever 2% de taxes sur les équipes. Et la F1 ne représente pas seulement de grandes entreprises automobiles, mais aussi un progrès technologique. C’est une indication sur l’état d’avancement de l’économie indienne. »

« ''Schumi'' doit avoir des millions de fans »

Un progrès qui permettra dimanche à 100 000 personnes d’assister à leur premier Grand Prix national. En passionnées. « C’est très différent de la Chine, explique l’Indien Narain Karthikeyan, troisième pilote de l’écurie HRT. Il y a un fort intérêt pour la F1 depuis très longtemps. Michael (Schumacher, ndlr) doit avoir des millions de fans ici ! C’est retransmis à la télé depuis 1993. Ça va être super. » Dans les rues de Delhi, les affiches à la gloire de l’autre Indien de la F1, Karun Chandhok, réserviste chez Team Lotus, reflètent aussi l’impact de ce sport.

« En trois jours, j’ai fait 37 interviews individuelles, confie ce dernier. Ça va être un week-end très chargé ! » Mais dimanche, il suivra le Grand Prix depuis le paddock, son écurie ayant maintenu Heikki Kovalainen et Jarno Trulli. « Les pilotes sont tous très excités, jure-t-il malgré sa déception personnelle. Ça va être un plaisir pour eux. » Sur le circuit. Parce que de leur hôtel à cet écrin de modernité situé à 50 km de Delhi, les pièges sont nombreux. Entre les vaches, les camions d’un autre âge et une certaine appréciation du code de la route, il faut jouer les équilibristes. Comme ce pays, finalement, qui goûte aux joies de la F1 tout en demeurant l’un des plus pauvres du monde.