Alonso, le réveil du Taureau

Alonso s'impose pour la première fois de sa carrière à Monza - -
La course
« Pole-man » sur la grille de départ, Fernando Alonso n’a pas déçu par rapport à ses qualifications de la veille puisqu’il signe sa troisième victoire de la saison avec Ferrari après Bahreïn et l’Allemagne. L’Espagnol a remporté son duel avec Jenson Button (McLaren), mais il n’a pas pour autant réalisé un sans-faute. Le double champion du monde effectue un départ moyen qui permet au Britannique de prendre les commandes de la course. Alors qu’il a course gagnée, il commet une erreur de freinage et coupe le virage à travers les graviers. Reste que le pilote de la Scuderia a magistralement géré son ravitaillement. « Dès qu’il n’a plus eu Button devant lui, il a pu pendant un tour et demi pousser sa Ferrari, note Patrick Tambay, l’ancien pilote de la Scuderia. Il a grappillé quelques dixièmes de sondes qui lui ont permis de ressortir des stands devant son adversaire. » Un calcul parfait doublé d’un bon travail des mécaniciens qui s’est traduit par 25 points de plus pour l’Espagnol.
La voiture
Pour le plus grand bonheur des 110 000 tifosi massés dans les travées de Monza, les Ferrari ont tenu la dragée haute aux Red Bull et aux Mercedes. Les F10 de Fernando Alonso et Felipe Massa ont fait preuve de fiabilité tout au long des 53 tours de course. Les réglages châssis, mécaniques et aérodynamiques ont permis aux monoplaces de la Scuderia d’être bien dans les virages et rapides dans les lignes droites. Une performance quand on sait ce qu’inflige le « Temple de la vitesse de la F1 » aux voitures. « Monza est très exigeant pour les moteurs, détaille Patrick Tambay. Les portions de lignes droites poussent les moteurs à plein régime pendant 73% du tour, c'est-à-dire pendant plus de 200 km. » La question est de savoir si les voitures frappée du Cheval cabré pourront répéter de telles performances lors des cinq dernières courses.
L’homme
« On l’a senti serein, sûr de lui et les pieds sur terre ». L’avis de Patrick Tambay reflète l’impression générale laissée par Fernando Alonso ce dimanche. Si l’on excepte cette erreur de freinage en fin de course, l’Asturien s’est montré maître de son sujet. Un sang-froid remarquable après une quinzaine mouvementée pour le double champion du monde et son écurie : un abandon à Spa et un passage devant le Conseil mondial de la FIA pour les consignes d’équipe passées à Hockenheim. « Alonso a abordé sa saison gonflé à bloc par des essais hivernaux prometteurs et l’envie de bien faire avec Ferrari, analyse Tambay. Mais après un premier succès à Bahreïn, il a multiplié les erreurs par excès de précipitation. A Monza, on l’a retrouvé les pieds sur terre. » Le titre ? « On verra, il faudra gagner en régularité », s’est borné à dire l’Espagnol, sans doute échaudé par les performances en dents de scie de Ferrari cette saison.
Le titre de l'encadré ici
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Les leaders dans un mouchoir de poche
Le Championnat de Formule 1 promet un final à couper le souffle. A cinq courses de l’épilogue, cinq pilotes se tiennent en moins de 24 points. Mark Webber, nouveau leader, compte 187 points. L’Australien de chez Red Bull possède cinq longueurs sur Lewis Hamilton (182 pts). Le Britannique de chez McLaren paie son abandon à Monza. A l’inverse, Fernando Alonso récolte les fruits da sa victoire. L’Espagnol (Ferrari) grimpe à la troisième place avec 166 points. Jenson Button (McLaren), deuxième à Monza, est quatrième du Championnat (165 pts). L’Allemand Sebastian Vettel (Red Bull) ferme la marche des prétendants au titre avec 163 points. A cinq manches du sacre, le bénéfice d’une victoire (25 points) sépare le Top 5 du Championnat.