« Baby-Schumi », la comparaison ne fait plus rire

Sebastian Vettel et Michael Schumacher - -
« Baby-Schumi », le surnom lui allait bien. Précoce, talentueux, allemand, il ressemblait immanquablement à son glorieux aîné. Mais Sebastian Vettel a vite grandi et l’étiquette qui lui était accolée ne prête déjà plus à sourire. Champion du monde la saison dernière, le plus jeune de l’histoire, le gamin d’Heppenheim a continué sur sa lancée pour remporter les deux premiers Grands Prix de l’exercice 2011, à Melbourne et à Sepang, après avoir signé la pole et mené la course de bout en bout.
Un scénario qui force le trait de la comparaison avec Michael Schumacher, alors qu’il a déjà 24 points d’avance sur Jenson Button. « Il démarre la saison en fanfare, reconnaît Patrick Tambay. Il va peut-être ‘‘faire péter’’ les records de Michael Schumacher. A ce stade de sa jeune carrière, il est en avance. » A 23 ans, le pilote Red Bull-Renault affiche 12 victoires et 17 poles à son palmarès. Avec le même nombre de Grand Prix (64), Michael Schumacher n’avait que quatre succès de plus.
Tambay : « Une totale sérénité »
En 2006, quand il s’est retiré (provisoirement), « le Baron Rouge » était septuple champion du monde, avec 68 poles et 91 victoires. Sebastian Vettel est encore loin d’un tel bilan. Mais le rapport de force, qui tourne en sa faveur pour le moment en 2011, laisse augurer un rapprochement, petit à petit. « Il est dans une totale sérénité, explique l’ancien pilote français. Il a tout de suite compris le nouveau règlement, le fonctionnement des pneumatiques, l’utilisation de l’aileron arrière mobile. Le Kers, il ne l’utilise même pas. Il a une telle efficacité. »
Une cinquième victoire consécutive, en prenant en compte la fin de la saison 2010, est donc envisageable en Chine, dimanche. « Est-ce que cela va continuer comme ça ? Malheureusement, je ne crois pas », estime pour sa part Helmut Marko, le conseiller de l’écurie Red Bull. Tout le paddock souhaite que la prédiction de l’Autrichien, un proche du grand patron Dietricht Mateschitz, se vérifie. Sinon, « Baby-Schumi » ne se gênera pas pour étouffer la concurrence sur la durée. Comme le grand Schumi.