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Bourdais au point mort

Le pilote français de l'écurie Toro Rosso dispute probablement son dernier Grand Prix cette saison...

Le pilote français de l'écurie Toro Rosso dispute probablement son dernier Grand Prix cette saison... - -

Les rumeurs filent bon train autour de la mise à l’écart imminente de Sébastien Bourdais à l’issue du Grand Prix du Nürburgring. Arrivé chez Toro Rosso il y a un an et demi, le Français, multiple champion de ChampCar aux Etats-Unis, n’aura jamais réussi à s’imposer en F1.

Sébastien Bourdais dispute peut-être son dernier GP de la saison cet après-midi en Allemagne. Arrivé chez Toro Rosso à la fin de l’année 2007 en provenance des Etats-Unis où il avait tout gagné en ChampCar, le Français quitterait l’écurie italienne par la petite porte avec jusqu’à présent deux points en huit courses. Symbole de sa demi-saison ratée, il s’élance en avant-dernière position sur la grille de départ après avoir signé le plus mauvais temps des qualifications (Timo Glock a été pénalisé et partira en dernier).

C’est l’actuel pilote de réserve de Toro Rosso, l’Espagnol Javier Alguersuari, 19 ans, qui le remplacerait à l’issue du GP d’Allemagne. Une promotion qui aurait le mérite de faciliter pour l’écurie la signature d’un nouveau sponsor, la firme pétrolière Repsol. Bourdais, lui, fait mine de rouler comme si de rien n’était. « Mon équipe ne m’a rien dit, répétait-il hier. J’ai un contrat jusqu’à la fin de la saison, sans aucune clause de résultat. » Le Français sait pourtant que la prolongation de son contrat l’hiver dernier n’avait pas fait l’unanimité chez Toro Rosso. Bourdais n’avait appris qu’en février dernier qu’il poursuivait l’aventure. Toro Rosso avait espéré au dernier moment qu’un autre pilote vienne frapper à la porte avec un sponsor dans ses valises.

Loeb, l'autre solution de rechange ?

Sanction marketing, sa mise à l’écart pourrait aussi se justifier sur des critères sportifs. En une saison et demie, Bourdais n’a jamais su se faire à sa Toro Rosso. Quand l’an dernier son ex-coéquipier Sébastian Vettel remportait son premier GP, le Français multipliait les contre-performances et les abandons. Autre source d’agacement aux yeux de sa direction, il justifie souvent ses mauvais résultats par le manque de fiabilité de sa voiture. Hier encore, Bourdais a parlé de problèmes de pneus, de freins et de météo inadéquate pour expliquer son échec en qualification.

Bourdais écarté après le GP d’Allemagne, il n’y aurait plus de pilote français en F1. Mais son départ pourrait profiter à Sébastien Loeb. En fin de contrat avec Citröen à la fin de saison, le quintuple champion du monde de rallye a toujours affirmé que la F1 l’intéressait. Red Bull, qui est également le sponsor de Citröen en WRC, l’avait d’ailleurs invité à participer à une séance d’essai l’hiver dernier. Le test avait été concluant. Rebelote il y a trois semaines à Milton Keynes, le siège anglais de Red Bull, avec cette fois un test au simulateur. Là encore, les sensations étaient bonnes Suffisamment pour imaginer que l’écurie lui donne sa chance d’ici la fin de la saison ? A 34 ans, le virage serait délicat à négocier pour Loeb. Débutant la F1 à 28 ans, Bourdais n’a jusque-là jamais réussi à s’adapter à la discipline.

La rédaction - Julien Marival