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Brawn GP, un champion qui se serre la ceinture

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Jenson Button peut être sacré champion du monde ce week-end lors du Grand-Prix du Brésil. Une manière de clore en beauté une saison lors de laquelle son équipe, Brawn GP, a sensiblement réduit ses dépenses. A tous les niveaux.

Le circuit de Sao Paulo accueille ce week-end l’avant-dernière étape du championnat du monde de Formule 1. L’occasion pour Jenson Button et Brawn GP d’être enfin couronnés au terme d’une saison placée sous le signe des économies. Outre les restrictions budgétaires imposées par la Fédération Internationale de l’Automobile (FIA), les écuries ont multiplié les initiatives afin de réduire leurs dépenses quotidiennes. A commencer par la formation britannique, future championne du monde des constructeurs.
Née sur les cendres de Honda en début d’année, l’équipe de Ross Brawn a épuré ses effectifs pour faire passer le nombre de membres d’équipes envoyés sur les courses de 85 à 50 personnes. La nouvelle réglementation, qui interdit les séances de tests en cours de saison, a été fatale à de nombreux salariés spécialisés dans ce domaine. Les ingénieurs qui travaillaient en recherche et développement ont pris de plein fouet les coupes budgétaires. Les usines ne tournant plus que de manière discontinue, la main d’œuvre a été allégée en conséquence. En moyenne, un quart à un tiers d’effectifs en moins dans chaque équipe, soit près de 100 emplois supprimés dans les plus grosses structures. A titre d’exemple, cette année, Brawn GP a produit seulement trois châssis pour ses monoplaces, alors que les autres équipes en ont utilisés entre six et neuf. Idem pour les pièces détachées. Après les quatre premiers Grand-Prix de la saison, les ailerons avant des voitures auraient dû être changés vu leur état de dégradation, mais l’écurie a choisi de les conserver pour privilégier le développement de futures pièces. La gestion des stocks ainsi amoindrie a permis de réduire substantiellement les frais logistiques.

Durant la traditionnelle pause estivale, l’ensemble des souffleries, des usines de production et des bureaux d’équipes de F1 ont baissé leurs rideaux pendant deux semaines. Une grande première. La fermeture s’est accompagnée d’une interdiction formelle de travailler pour les membres d’équipes. Ces derniers n’étaient même pas autorisés à consulter leur messagerie professionnelle. McLaren-Mercedes estime ainsi avoir économisé 600 000 euros par jour durant cette période.

Côté coulisses, les enveloppes ont également été revues à la baisse au sein du paddock. Plus de sobriété, moins de paillettes. Les célébrités conviées ont été triées sur le volet tandis que les banquets et autres festivités ont fait l’objet d’un contrôle plus soutenu. Chez Brawn GP, les deniers ont aussi été grappillés sur les frais de transport. Tous les déplacements européens ont été faits à bord de vols Easy Jet. Conformément à son contrat, Jenson Button a lui-même pris en charge ses pérégrinations. Plus cocasse, lors des "back-to-back" (deux Grand-Prix qui se suivent sans retour à domicile, ndlr) l’écurie britannique a donné à ses membres des consignes strictes concernant… les frais de laverie ! Des allocations ont été versées pour les pantalons, pulls et autres parkas, particulièrement visibles à la télévision. En revanche pour les sous-vêtements, chacun a dû s’organiser ! A l’huile de coude pour certains, en sortant le porte-monnaie pour d’autres. En espérant que Jenson Button ait pris ses dispositions lors de son séjour brésilien. Afin de pouvoir fêter un éventuel sacre de champion du monde dans un caleçon digne de ce nom.

Alexandre Jaquin avec Guillaume Navarro (RMC Sport)