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Bridgestone paie son monopole

Le manufacturier japonais de pneus ne fournira plus les écuries de F1 en 2010.

Le manufacturier japonais de pneus ne fournira plus les écuries de F1 en 2010. - -

Le manufacturier de pneumatiques japonais se retirera fin 2010. Paradoxalement, il subit les effets pervers de son exclusivité. C’est la troisième firme à annoncer son retrait de la F1 après Honda et BMW, cette année.

Le communiqué Bridgestone est laconique : le manufacturier unique de pneus japonais se retire de la F1 au terme de la prochaine saison. Bridgestone mettra ainsi un terme à un monopole de trois saisons en tant que fournisseur de gommes au sommet du sport automobile mondial. La F1 va lancer un appel d’offres pour trouver rapidement un ou plusieurs fournisseurs de pneumatiques pour prendre la suite.

Paradoxalement, Bridgestone a été victime de son monopole. Comment valoriser la victoire en F1 sans concurrence et en gagnant chaque week-end par défaut ? Comment mettre en avant la qualité de votre savoir-faire auprès du public quand les pilotes se plaignent des pneus, pour ne pas froisser leurs équipes respectives, même si les soucis viennent d’ailleurs ?

Lorsque la FIA avait voté cette situation de monopole, Michelin avait d’ailleurs pressenti cette évolution. Pour la firme française, l’intérêt commercial et technique devenait nul avec le monopole : « Quel est l’intérêt de rester si ce n’est pas pour démontrer notre supériorité face à un rival ? demandait Pierre Dupasquier, le directeur compétition chez Michelin à l’époque. Chez nous, on aime la compétition. Et un championnat sans concurrence ne propose plus cela. »

Sécurité et économie

La FIA avait justifié sa décision par deux raisons. Premièrement, un souci de sécurité : les développements sont moins jusqu’au-boutistes qu’en situation de concurrence. Deuxièmement, une réduction des coûts substantielle : jusqu’à très récemment, une grande proportion du budget des équipes de F1 était consacrée aux tests pneumatiques, cruciaux dans la quête de performance. « Les pneus sont le seul contact d’une F1 avec le sol, rappelle Sebastian Vettel. Inutile de dire qu’il est nécessaire d’optimiser ce secteur. » Le monopole avait ceci d’intéressant qu’il mettait à égalité toutes les équipes sportivement parlant. Va-t-on assister à un retour à la concurrence ?

G.N. (RMC Sport)