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Caubet : « Renault reste en F1 »

Le nouveau Directeur Général de Renault F1 ici en discussion avec Bernie Ecclestone.

Le nouveau Directeur Général de Renault F1 ici en discussion avec Bernie Ecclestone. - -

Le nouveau Directeur Général de Renault Jean-François Caubet lève le doute pour RMC Sport sur la présence de la marque au Losange la saison prochaine en Formule 1.

Jean-François, quel bilan tirez-vous des Renault en qualifications (Alonso 5e, Grosjean 19e) ?
Fernando a fait un tour de qualifications, surtout en Q2, exceptionnel. La voiture avait un peu de dérive à l’arrière, il a été comme à Monaco tout le temps à 2cm du mur, tout le temps à fond. Il est 5e, on a pas mal d’essence. On pense que les deux premiers sont probablement sur trois arrêts. On peut faire une belle course. Romain a eu dès son premier tour un problème de freins, il n’a pas encore l’habitude de chauffer ses freins de manière exceptionnelle, comme peut l’avoir Fernando. La F1 est un apprentissage long et complexe. J’ai parlé avec Fisichella, qui a fait des très bons temps avec nous, et qui éprouve les mêmes problèmes chez Ferrari.

Comment le team aide-t-il Romain Grosjean qui est arrivé en F1 dans des conditions difficiles ?
Il a été assez malade quand il est arrivé jeudi à Singapour, il a été emmené à l’hôpital, maintenant il va mieux. Romain n’était vraiment pas dans son assiette, pour vous donner un exemple, il ne savait plus à quel tour il se trouvait lors d’une séance de travail. On ne lui met pas la pression. On est clair avec lui. On a encore 4 Grands Prix pour le juger de manière complète. Fernando l’épaule bien. On pense qu’il réussira.

Vous êtes le nouveau Directeur Général de Renault. Comment s’est passée votre prise de fonction ?
Il fallait aller vite. On a mis en place une organisation transitoire avec Bob Bell (sportif) et moi-même. On a deux objectifs : améliorer la voiture et mettre sous contrôle l’écurie. Flavio (Briatore) a montré toutes ses qualités, malheureusement on lui a laissé un peu trop d’autonomie. On va mettre un contrôle sur les grandes décisions, et ceci devrait être fait d’ici la fin de l’année. On n’est pas pressé pour trouver un successeur à Flavio. Faudra-t-il un technicien ou un leader ? Le moment venu, on tranchera. Avant cela, il faut restructurer et trouver un équilibre entre autonomie et contrôle, parce qu’on ne veut pas non plus tomber dans l’excès d’interventionnisme de la maison mère comme ça peut être le cas dans certaine écurie.

Si vous cherchez un team principal, c’est que Renault va rester en Formule 1…
Ce débat a eu lieu en 2002 quand on s’est interrogé sur nos développements de moteurs, mais la question ne se pose pas aujourd’hui. Quand vous êtes en F1 depuis 30 ans, c’est comme en vélo, si vous arrêtez vous tombez. L’écurie est responsable, elle cherche ses pilotes 2010, 2011, elle a pratiquement fini de développer la voiture 2010. La question du stop and go ne se pose pas.

Êtes-vous à la recherche de nouveaux partenaires après le départ d’ING et Mutua Madrilena ?
Que ce soit l’erreur que nous avons faite ou le départ anticipé de nos sponsors ont surtout un impact en communication. L’écurie est structurée, Viry-Châtillon sort ses moteurs, les équipes de marketing et de communication fonctionnent. C’est vrai que cette lamentable affaire nous a humiliés, parce que quand vous êtes Renault et que vous subissez un choc pareil, vous êtes humilié, c’est également vrai que nos sponsors nous ont quitté de manière anticipée. Mais l’impact a surtout été médiatique. Ça n’a pas été facile parce qu’on a appris la nouvelle mercredi matin, les équipes ont terminé de redessiner la voiture dans la nuit, Bob Bell lui-même a apporté les stickers dans ses valises… Je tiens à remercier Total qui est resté à nos côtés dans la bataille.

Bob Bell a parlé d’un retour aux valeurs Renault. Quelles sont ces valeurs ?
Il faut retrouver de l’humilité. Nous étions un top team nous ne le sommes plus, il faudra le redevenir. Il faudra parler technique, il y a une époque la F1 était devant la technologie des voitures de série, c’est devenu le contraire. Il faudra aussi retrouver une certaine convivialité Renault que nous avions perdu.

Renault équipera-t-il toujours RedBull en moteurs l’année prochaine ?
En termes de qualité de produits, nous n’avons pas été totalement à la hauteur. Que ce soit Vettel ou Webber ont cassé un certain nombre de moteurs qui va certainement les pénaliser en fin de saison. La réglementation change souvent, on avait convenu de geler les développements des moteurs mais certaines écuries ont eu des développements. Il est question de mettre tout le monde au même niveau. Si tout le monde se met d’accord pour que les moteurs aient la même puissance, je pense que RedBull continuera avec nous. Rien n’est perdu mais rien n’est gagné.

Renault va-t-il devenir une écurie plus française après le départ de Flavio Briatore, à l’image de Ferrari ?
L’objectif est de redevenir un top team. Je ne dis pas peu importe les nationalités parce que quand on gagne c’est la Marseillaise, mais que ce soit pour les pilotes, les ingénieurs ou le top management, l’écurie restera ce qu’elle est. En termes de châssis et d’écurie, il faut être en Angleterre si vous voulez rester et gagner. Celles qui ont pris des options hors anglaises comme Ferrari, au moins dans la partie écurie et course, sont pénalisées.

Cherchez-vous un nouveau premier pilote ?
Toutes les écuries avaient conclu qu’après la date du 21 septembre, ça commencerait à tirer. Je pense que ça va commencer à tirer à Suzuka et on en saura plus là-bas.

La rédaction - Guillaume Navarro à Singapour