Crétier : « Surprenant que Schumacher ait pu casser son casque… »

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Un nombre de skieurs de plus en plus nombreux, du matériel de plus en plus performant. Et des accidents de moins en moins rares. L’épreuve qu’est en train de vivre Michael Schumacher après son terrible accident de ski de la semaine dernière à Méribel met en lumière les dangers de la discipline. Membre de la Dream Team RMC Sport, Jean-Luc Crétier milite pour que les pistes et les skieurs aient des règles à respecter, à l’image du code de la route. « C’est surprenant qu’il ait pu casser son casque s’il skiait à 20 km/h, comme pourrait le prouver une vidéo amateur. J’ai porté le casque tout ma carrière, j’ai eu beaucoup de chutes, j’ai cassé des casques, mais je n’ai jamais eu de tels traumatismes.
Il y a un paramètre qu’il faut interpréter avec beaucoup de retenues, c’est qu’un rocher n’est pas forcément plat. Michael Schumacher a pu taper une arrête, on ne sait pas. On n’a pas vu à quel endroit le casque était cassé. Il y a encore plein de paramètres à attendre et j’espère que le film de la caméra sportive va nous apporter des éléments que personne ne connait pour l’instant. »
« Les secouristes sont avant tout des pères de famille »
« La seule proposition que j’aimerais que l’on fasse, poursuit Jean-Luc Crétier, c’est l’obligation du port du casque. Quand j’ai fait une campagne dans ce sens, il y a eu 35 % de traumatismes en moins sur une année. Dans certaines stations, à partir du moment où l’enfant porte le casque, le forfait est gratuit. Donc des solutions vont dans ce sens. J’espère qu’on va commencer à en tenir compte.
A partir du moment où les gens mettent leur vie en danger et celle de ceux qui vont les secourir, je pense qu’il faut agir. En Italie, si un skieur fait du hors-piste sans son airbag qui permet de surnager dans une avalanche et l’Arva qui permet d’être localisé, c’est 500 euros d’amende. Si on développe ça pédagogiquement, il y aura beaucoup moins de problèmes. Car les gens passent sous les cordes et les protections, et derrière, ils sont secourus par des gens qui sont avant tout des pères de famille et qui mettent aussi leur vie en danger, il ne faut pas l’oublier. La mentalité des gens a changé en Italie. Même 10 mètres derrière la piste, si on se fait attraper, c’est amende et retrait du forfait. »
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