F1: le Rwanda en négociations pour accueillir un Grand Prix

Le Rwanda est en discussions avec les dirigeants de la Formule 1 pour accueillir un Grand Prix dans les années à venir. Après l'annonce début août d'un "bon projet sur un circuit permanent", les organisateurs de la discipline ont confirmé auprès de l'AFP que des négociations étaient en cours avec le pays de la région des Grands lacs. Depuis le GP d'Afrique du Sud de 1993, aucune course n'a été disputée sur le continent africain.
"Nous avons fixé un rendez-vous pour en parler avec eux fin septembre. (...) Nous voulons aller en Afrique mais nous devons trouver le bon investissement avec la bonne stratégie", avait fait savoir Stefano Domenicali, patron de la F1, dans une interview accordée à Motorsport.
Hamilton: "On ne peut pas continuer d'ignorer l'Afrique"
Ce projet a reçu le soutien du septuple champion du monde Lewis Hamilton, jeudi 22 août en marge du GP des Pays-Bas à Zandvoort: "C'est à 100% le bon moment. On ne peut pas ajouter des courses ailleurs et continuer d'ignorer l'Afrique. Personne ne donne jamais rien à l'Afrique".
"Je pense qu'organiser un Grand Prix là-bas permettrait de souligner à quel point c'est un lieu magnifique et de développer le tourisme et bien d'autres choses" a ajouté le Britannique de 39 ans, premier pilote noir champion du monde de F1.
Le Maroc avait été le premier pays africain à accueillir un Grand Prix en F1 en 1958 à Ain-Diab, près de Casablanca, une expérience que le royaume du Maghreb n'a jamais renouvelée. L'Afrique du Sud, en revanche, a organisé pas moins de 23 GP de Formule 1, les trois premiers entre 1962 et 1965 à East London, sur la côte est, et les 20 suivants entre 1967 et 1993 sur le circuit de Kyalami, près de Johannesburg.
Accusations de sportswashing
Le Rwanda, pays de 13 millions d'habitants dont l'histoire est marquée par la tragédie du génocide de 1994, investit massivement dans le sport ces dernières années, à l'image des partenariats signés avec les club de football d'Arsenal et du Paris Saint-Germain qui affichaient "Visit Rwanda" sur leurs maillots, ou encore de l'organisation des Championnats du monde de cyclisme sur route en 2025.
Le président Paul Kagame voit dans ces investissements un moyen de diversifier l'économie et d'accroître la stature internationale du pays, alors que ses détracteurs considèrent plutôt que ces dépenses somptuaires servent surtout à détourner l'attention alors que des ONG accusent régulièrement le pouvoir de museler l'opposition.