Ferrari, drôle de week-end à Monaco

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Pourquoi Ferrari a-t-elle attaqué la FIA ?
Après avoir compris que Max Mosley et la FIA resteraient intransigeants sur les règlements 2010, sujet à la base de la discorde, Ferrari a décidé d’attaquer sur la forme, et non sur le fond. Principale arme de l’écurie italienne : un droit de veto, accordé par Bernie Ecclestone (le patron de la F1), dont la Scuderia est la seule à jouir sur les circuits. Ce privilège aurait permis, selon les Rouges, de rejeter le nouveau règlement. Soutenue par d’autres écuries "dissidentes", comme Renault F1 ou RedBull Racing, Ferrari pensait pouvoir s’imposer comme l’ultime rempart à une F1 à deux vitesses. Mais, pour Mosley, "pas question que Ferrari ou une autre équipe ne décide des règles pour tous". Droit que s’est pourtant attribué le Président de la FIA...
Pourquoi Ferrari a-t-elle été déboutée ?
Le juge des référés du Tribunal de grande instance de Paris a donné tort à l’écurie Ferrari et, du même coup, a validé le règlement du Championnat du Monde de F1 2010 établi par la FIA. Il a estimé qu’étant membre du Conseil mondial du sport automobile (CSMA, organe délibérant de la FIA), la Scuderia "aurait pu y exercer utilement son droit de veto". Le tribunal a reconnu que, lors des réunions des 17 mars et 29 avril 2009 au siège du CSMA, Ferrari a voté contre les modifications du règlement, "mais sans invoquer ni exercer de quelque manière que ce soit un veto". Par ailleurs, la justice considère qu’ "il n’existe aucun dommage imminent qu’il conviendrait de prévenir ou un trouble manifestement illicite auquel il faudrait mettre un terme". En d’autres mots, il n’y avait pas urgence à ruer dans les paddocks.
Quelles sont les conséquences pour Ferrari ?
Il ne reste plus que deux solutions désormais : mettre la menace de retrait de la F1 à exécution ou se résigner à participer en se pliant à des règles vivement réprouvées. Dans cette lutte, Ferrari devra compter sur d’autres écuries prêtes à rejoindre, voire durcir l’ultimatum. BMW et Toyota suivront-elles aveuglément une Scuderia isolée ? « Nous ne voulons pas quitter la F1 », explique le directeur d’équipe de la Scuderia, Stefano Domenicali, dont l’inquiétude se lit sur le visage. « Mais nous ne pouvons plus participer dans ces conditions. » Mosley, goguenard, semble sûr de lui : « Ils sont intelligents, et savent où est leur intérêt. S’ils venaient à partir, la F1 survivrait. » La F1, oui, mais quelle F1 ?