Ferrari, l’année noire ?

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Habituellement très disponible pour les médias, il est rare de voir Fernando Alonso assurer le service minimum après une course. Ce fut pourtant le cas dimanche à l’issue du Grand Prix de Chine. Irrité, le double champion du monde (2005, 2006) n’a pas digéré sa 7e place à Shangai qui le rejette à 42 points du leader du championnat du monde Sebastian Vettel. « J’aurais préféré me battre pour le podium, lâche le pilote espagnol. Je ne pense pas qu’une autre stratégie aurait changé quoi que ce soit. La voiture est trop lente. »
Après trois Grands Prix, le constat est dur pour Ferrari. Si Felipe Massa, 6e, affirme avoir disputé « sa plus belle course de la saison », l’écurie italienne est toujours à la recherche de son premier podium. Inquiétant. La courte semaine de transition entre le GP de Malaisie et celui de Chine n’a pas permis aux Transalpins d’apporter des changements sur les deux monoplaces. « Alors que d'autres ont fait des progrès », précise, amer, Alonso.
Briatore : « Ferrari devrait déjà penser à la saison 2012 »
Avant le départ du GP de Chine, Stefano Domenicali, le patron de l'écurie italienne, ne se faisait d’ailleurs guère d’illusions : « Soyons réalistes, l’important est de retrouver le rythme de course que nous avions par le passé. Nous devons progresser. Mais je rassure les fans de Ferrari : on va revenir ! » Oui, mais quand ? Très rapidement espère Luca di Montezemolo. Ce lundi le président de la firme Ferrari-Fiat a tapé du poing sur la table : « Notre écurie ne peut pas rester à ce niveau. Nous traversons une période délicate. J’attends de nos ingénieurs qu'ils agissent avec détermination afin d'améliorer les performances de nos voitures dans un court délais . » Vous avez dit pression ?
La coupure de trois semaines avant le prochain Grand Prix le 8 mai en Turquie ne s’annonce donc pas de tout repos pour la Scuderia. De retour aux usines, les monoplaces d’Alonso et Massa devront subir un lifting. L’objectif ? Etre plus rapide lors des qualifications, le tendon d’Achille de Ferrari, afin de rivaliser avec McLaren et Mercedes, les Red Bull semblant inaccessibles. Les Italiens ont d’ailleurs l’intention de s’inspirer de l’aileron avant de l’écurie autrichienne pour gagner en rapidité. Sans garantie de succès.
Déjà distancée au championnat du monde des constructeurs, la Scuderia, 3e à 55 points de Red Bull, peut-elle revenir dans le coup ? Flavio Briatore a déjà tranché : « Cela peut étonner, mais je pense que Ferrari devrait déjà penser à la saison 2012 », a récemment déclaré l’ancien patron de Renault F1 en ajoutant que l’écart qui sépare les Ferrari de Sebastian Vettel est « insurmontable ». Pas très encourageant….