GP d’Autriche : Red Bull se déchire à domicile

GP d'Autriche : Daniel Ricciardo - AFP
Dietrich Mateschitz, le tout puissant patron de Red Bull, ne s’exprime pas souvent publiquement. Mais lorsqu’il prend la parole dans les colonnes de son propre magazine, certaines oreilles sifflent très fort. « En plus de nous faire perdre notre temps et notre argent, Renault a détruit notre joie et notre motivation d’être en F1, a ainsi soufflé cette semaine l’homme d’affaire autrichien. Aucun pilote et aucun châssis ne peuvent compenser le déficit de puissance auquel nous devons faire face. Nous serons doublement pénalisés au départ de notre Grand Prix national. » Punis pour avoir effectué des changements illicites, Daniil Kvyat et Daniel Ricciardo partiront respectivement en 8e et 9e lignes, ce dimanche, sur le circuit… Red Bull Ring. Dérangeant, forcément.
Dietrich Mateschitz n’y va donc pas par quatre chemins pour désigner le responsable de ce nouvel échec, symptomatique d’une saison pour l’instant catastrophique (zéro podium). Son motoriste, Renault, est dans sa ligne de mire. La tension est telle qu’une réunion capitale pour l’avenir des deux parties se déroulera jeudi. Ce sera en quelque sorte l’heure de vérité puisque la marque au losange et l’écurie autrichienne analyseront ensemble les tests sur la fiabilité du moteur, sur lequel Renault travaille d’arrache-pied actuellement.
Vers un divorce entre Red Bull et Renault ?
L’examen sera-t-il réussi ? Difficile à dire mais l’atmosphère est électrique du côté de Spielberg, où se déroulera la 8e manche du championnat du monde de F1. Chez Renault, Cyril Abiteboul, directeur général de Renault Sport, brille par son absence. Toujours chez le constructeur français, on trouve injuste les accusations de Dietrich Mateschitz. Car la monoplace n’est pas la seule cause des maux du team Red Bull. Daniel Ricciardo, auteur de trois victoires l’an passé, n’est que l’ombre de lui-même en 2015.
Se dirige-t-on alors vers un divorce entre Renault et l’écurie autrichienne ? Rien n’est à exclure. Alors qu’il se murmure que d’autres motoristes sont à l’affût pour succéder à la marque au Losange, sous contrat avec le team autrichien jusqu’en 2016, l’équipe dirigée par Dietrich Mateschitz semble moins concernée par la F1 qu’au temps de sa splendeur. Ex-pilote de F1 chez Red Bull, et toujours ambassadeur du géant de la boisson énergétique, Mark Webber a récemment dézingué le sport automobile roi, qu’il a jugé « ennuyeux». Au cœur de l’écurie, Christian Horner a lui aussi interpellé Bernie Ecclestone sur le désintérêt grandissant du public pour la F1. « Pourquoi les gens ne viennent pas ? Parce ce que ce n’est pas assez excitant, assure-t-il. Une seule équipe domine (Mercedes). Les règles sont complexes. On a besoin de plus de courses avec les voitures roues dans roues. » Si ces signaux n’attestent en rien du désir de Red Bull de se retirer de la F1, leur timing interpelle. Et si ce n’était qu’un début ?