GP d’Inde, entre misère et dépaysement

Fernando Alonso - -
Jean-Eric Vergne n’est pas prêt d’oublier l’arrivée à son hôtel situé à Greater Noïda, où se déroulera dimanche la 17e manche du championnat du monde de F1 : « On est resté bloqué pendant une heure parce qu’il y avait une vache qui dormait au milieu de la route… » Bienvenue en Inde ! Pour le Français de l’écurie Toro Rosso comme pour la plupart des autres pilotes, ce séjour passé à 40km au sud-est de New Delhi, la capitale de l’Inde, est le plus dépaysant de la saison. Au calendrier depuis l’an passé, ce Grand Prix offre une image très contrastée où se côtoient, sans jamais se mélanger, l’opulent grand cirque de la F1 et l’extrême pauvreté du 2e pays le plus peuplé au monde derrière la Chine (1 210 000 000 habitants en 2011). Car ici, il n’est pas rare de voir des enfants dormir dans la rue, voire dans les caniveaux.
Rares sont donc les pilotes à mettre le nez hors de leur hôtel de luxe, construit sur un immense golf à une quinzaine de minutes du « Buddh International Circuit ». Jean-Eric Vergne ne cherche d’ailleurs pas à jouer les aventuriers ou les sauveurs lorsqu’on lui demande ce qu’il a fait depuis mardi, jour de son arrivée en Inde : « Rien, sinon un peu de sport à l’hôtel, répond le Français. On est au milieu de nulle part. »
Non loin du circuit, un tout autre décor, typiquement indien cette fois, interpelle pourtant quelques les pilotes : « C’est ultra dépaysant, remarque Romain Grosjean (Lotus). Les véhicules circulent à contre-sens, il y a la vache sur l’autoroute… L’Inde a l’air d’être un pays extraordinaire, assez fou, mais on n’a malheureusement pas trop le temps de le découvrir. Peut-être que je me ferai un petit plaisir dimanche soir. Sans faire de folie toutefois, car on enchaîne avec Abu Dhabi. »
Grosjean : « Un pays assez fou »
Si la plupart des pilotes préfèrent rester dans leur bulle, certains comme Felipe Massa, se montrent plus curieux. Le pilote Ferrari a ainsi déjà pris le temps de visiter un peu le pays, notamment le fameux Taj Mahal. Son équipier, Fernando Alonso, a profité de son rôle d’ambassadeur de l’UNICEF pour rencontrer ce jeudi des élèves d’une école de New Dehli. Objectif : les sensibiliser au lavage des mains dans un pays où, chaque jour, plus d’un millier d’enfants meurent de diarrhées en raison du manque d’eau potable. « Il est essentiel d'expliquer l'importance de ce geste pour nous si simple, mais souvent impossible dans un pays où de nombreuses familles n'ont pas de salle de bains dans la maison. Et parfois même pas une maison », explique l’Espagnol.
Seul pilote indien (écurie HRT) du paddock, Narain Karthikeyan sait que ce Grand Prix est une occasion rêvée pour mettre en avant un pays en plein essor sur tous les plans : « Le dépaysement est spécial pour les Européens, mais c’est notre mode de vie, assure-t-il. Comme dans tous les pays, il y a des aspects positifs et négatifs. J’espère qu’en Inde, les points positifs sont plus nombreux… »